Les Palestiniens moroses Le Temps-Agences - Les pourparlers indirects en cours sur Gaza entre Israël et le Hamas via la médiation égyptienne vont se poursuivre malgré l'impasse politique issue des élections législatives israéliennes, affirment des responsables des deux parties. "Le gouvernement actuel dirigé par Ehud Olmert a toute autorité jusqu'à la prise de fonctions d'un nouveau cabinet. il ne saurait y avoir de vacance du pouvoir", a déclaré un haut responsable israélien qui a requis l'anonymat. Il a souligné qu'un cessez-le-feu durable dans la bande de Gaza résulterait d'un accord bilatéral entre l'Egypte et Israël, et que le prochain gouvernement devrait le respecter. De son côté, Osama Hamdan, représentant du Hamas au Liban, a déclaré qu'Israël avait clairement fait connaître à l'Egypte sa volonté de poursuivre les pourparlers. Il s'est toutefois demandé si un accord éventuel serait respecté par le prochain gouvernement israélien, particulièrement s'il est dirigé par le chef du Likoud, Benjamin Netanyahu. "Il ne fait aucun doute que nous allons observer tout cela de près et avec prudence", a-t-il ajouté. En visite à Paris lundi, Hosni Moubarak a dit espérer la conclusion d'une trêve durable entre le mouvement islamiste et l'Etat juif la semaine prochaine. Israël et le Hamas ont annoncé chacun de leur côté un cessez-le-feu le 18 janvier, après 22 jours d'intervention militaire israélienne dans la bande de Gaza pour mettre fin aux tirs de roquettes palestiniens à partir de ce territoire. Ce cessez-le-feu, première étape vers une trêve durable, a cependant été jusqu'ici imparfaitement respecté. --------------- Les Palestiniens moroses Le Temps-Agences - Les Palestiniens se montraient maussades hier à l'issue des élections législatives israéliennes, qui laissent présager la mise en place d'un gouvernement conservateur opposé au principe de l'échange de terres contre un Etat palestinien. L'Autorité palestinienne a néanmoins fait valoir que le prochain cabinet israélien serait tenu de poursuivre les pourparlers de paix et de respecter ses engagements internationaux. "La montée de la droite israélienne ne nous inquiète pas", a déclaré le président palestinien Mahmoud Abbas au journal italien La Repubblica. "Une fois que le gouvernement sera au pouvoir, et quelle que soit sa forme, la responsabilité et le pragmatisme prévaudront." Le Likoud de Benjamin Netanyahu (droite) et le parti centriste Kadima de Tzipi Livni ont tous deux revendiqué la victoire mardi soir, ce qui fait planer un doute quant à l'identité du prochain Premier ministre. Mais les partis situés à la droite de Kadima - à commencer par la formation d'extrême droite Yisraël Beitenu d'Avigdor Lieberman, arrivée en troisième position - semblent en mesure de constituer un bloc majoritaire. La gauche travailliste d'Ehud Barak aurait réalisé le plus mauvais score de son histoire. Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, dont le gouvernement administre la Cisjordanie occupée alors que la bande de Gaza est aux mains des islamistes du Hamas, a déclaré aux journalistes que l'Etat juif devrait remplir ses obligations internationales. "Nous supposons que les attentes de la communauté internationale (envers Israël) seront les mêmes que les nôtres", a-t-il dit. Les Palestiniens font encore face aux conséquences de l'offensive aéro-terrestre israélienne de 22 jours contre la bande de Gaza, qui s'est soldée par la mort de 1.300 Palestiniens ainsi que des milliers de blessés ou de sans-abri. Israël a décidé cette opération en riposte aux tirs de roquettes provenant de Gaza et visant le sud de son territoire. L'enclave côtière est contrôlée depuis 2007 par le Hamas, qui en a chassé le Fatah du président Abbas. "Je ne suis pas optimiste au sujet du prochain Premier ministre israélien. Ils ont des visages différents mais leur politique est la même. Livni ou Netanyahu - qui penserait à rendre leurs terres aux Palestiniens ?", fait valoir Osman al Natcheh, commerçant à Al Khalil. "Les Israéliens ont voté pour la droite et contre la paix. Nous ne verrons pas de progrès dans le processus de paix au cours des années qui viennent", estime Ali Zaidan, employé de bureau à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie. Les Palestiniens sont très divisés sur le plan politique. Mahmoud Abbas appuie les négociations de paix avec Israël pour la création d'un Etat en Cisjordanie, à Al Qods-Est et dans la bande de Gaza. Le Hamas refuse de reconnaître Israël et tient l'action armée pour le seul moyen de l'obliger à évacuer les colonies juives, tout en proposant une trêve de longue durée aux Israéliens s'ils se replient sur leurs frontières de 1967. "Nous n'attendons rien d'eux parce que nous sommes toujours divisés", déclare Abou Ali Chaaban, décorateur à Gaza où les habitants sont soumis à un blocus israélien affectant depuis 2007 les mouvements de personnes et le transit des marchandises. "Nous devons nous unir comme eux pour nous remettre debout et voir ce que nous pouvons faire avec eux. D'ici là, le Hamas et le Fatah ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes." Mais pour Sahar al Chabani, étudiant à l'université d'Al Khali (Cisjordanie), un gouvernement dirigé par Tzipi Livni serait plus bénéfique aux Palestiniens et au processus de paix, bien qu'elle ait soutenu de bout en bout l'offensive de Gaza : "En tant que Palestinien, je considère Livni comme une tueuse. Mais comme étudiant soucieux de savoir qui va être le prochain Premier ministre, je la considère comme un dirigeant capable de négocier avec les Palestiniens."