* Le couple opte pour une gestion participative. Les ressources familiales en sont renforcées. * La majorité des opérations d'épargne sont effectuées par les époux, soit 38 % contre 26 % par des femmes. * Rares sont les hommes qui confient exclusivement leurs salaires à leurs épouses, soit 5 %. La famille tunisienne est en train de vivre des mutations socioéconomiques ayant un impact direct sur les relations au sein de cette structure. De plus en plus de femmes ont intégré le marché de l'emploi ce qui a créé une nouvelle dynamique dans les ménages. Des hommes chefs de familles seuls pourvoyeurs de revenus, est une situation qui remonte à des années en arrière, cela est dépassé. L'enquête menée sur les pourvoyeurs des sources familiales, effectuée dans le cadre de l'analyse approfondie des résultats de l'enquête PAPFAM a démontré que les femmes, épouses ou filles contribuent de plus en plus aux ressources du ménage. Elles sont nombreuses à participer au marché du travail. Les études réalisées dans ce sens ne cessent de confirmer l'implication des couples dans cette sphère économique. Par exemple, 60 % des couples interrogés dans une enquête menée par le CREDIF ont déclaré qu'ils gèrent ensemble leur argent. Ils n'ont pas beaucoup de choix d'ailleurs. Mode de vie et modernité obligent. Les spécialistes expliquent cette réorganisation par le contexte nouveau et la lutte contre les contraintes extérieures au milieu familial. Qui gère le budget au sein de la famille ? Ou plutôt qui est bon gestionnaire ? Est-ce l'homme ou la femme ? Rares sont les études menées dans ce sens pour identifier convenablement le profil de la famille tunisienne à la lumière des changements socio-démographiques. Même, les travaux réalisés par les centres spécialisés tels que le CREDIF restent isolés et non approfondis. Le dernier remonte à quelques mois et a été réalisé sur un échantillon de 1000 couples. Finalité ; déterminer les finances de cette population et la gestion de revenu familial. La majorité, soit 60 % de l'échantillon ont déclaré qu'ils gèrent ensemble leur argent contre 27 % des hommes seulement et 11 % des femmes uniquement. En fait, rares sont les hommes qui confient exclusivement cette mission à leurs épouses. 5 % d'entre eux donnent entièrement leurs salaires à leurs conjointes pour qu'elles se chargent de la gestion. En revanche presque le triple leur donnent une partie du salaire. Pour mieux cerner le comportement de la femme gestionnaire, l'étude a démontré que la ménagère consacre le plus d'argent à la nourriture, au logement, à l'habit, à l'hygiène et aux soins. Elle dépense moins quand il s'agit du transport, de télécommunications, d'études, de la culture et de divertissement.
Comptes bancaires Quant aux comptes bancaires, il s'est avéré que 3 % des familles seulement ont un compte commun. La majorité n'accorde pas d'attention à la question. Ces couples n'épargnent même pas. Par contre, la plupart de ces opérations sont effectuées par les époux, soit 38 % contre 26 % des femmes. En fait, 36 % décident de réaliser cette opération conjointement. Leur objectif est d'assurer les dépenses imprévues, les études de leurs progénitures et l'acquisition d'un logement. Or, un homme chef de famille, seul pourvoyeur de ressources ne correspond plus à la nouvelle donne. Tous les efforts se multiplient pour assurer le bien être des membres de cette structure sociale. L'enquête réalisée sur la structure familiale et les activités productives des ménages auprès de 6084 ménages a dévoilé que ce n'est le cas que dans moins de la moitié des ménages étudiés, soit 40 % que cela s'applique. Dans tous les autres cas c'est une autre personne qui s'en occupe ou plusieurs le sont en même temps, deux personnes dans 24,2 % des ménages, entre trois et huit personnes dans 13,2 % de ces entités.
Et la femme rurale A remarquer que ces chiffres sont souvent valables dans les zones urbaines alors que celles rurales sont plus ou moins négligées. Les spécialistes signalent que « le taux d'activité de la femme rurale est faible, mais cela occulte une grande partie du travail réel des femmes et de leur contribution aux revenus des ménages ». « Les femmes ont depuis toujours participé largement aux ressources du groupe familial, en milieu rural qu'en milieu urbain. Elles ont toujours étaient actrices principales de ce que les économistes ont appelé le secteur secondaire (transformation des produits agricoles, tissages...et le secteur tertiaire celui des services... », toujours d'après eux. Ils expliquent la pluri-activité des ménages par « l'instinct » de la survie. « C'est l'une des permanences des stratégies de survie familiales et de développement des potentialités économiques des ménages », toujours d'après eux. Mais une femme qui prend en charge exclusivement sa famille est encore rare. L'enquête a démontré qu'il y a une faible proportion de famille où le seul pourvoyeur de ressources est une femme, soit les 2,3 % des ménages. Les textes de loi se développent plutôt s'actualisent pour être au diapason. Ils poussent cette frange de la société à contribuer dans la prise en charge de sa famille. L'article 23 du Code du Statut Personnel stipule que la femme doit « contribuer aux charges de la famille si elle a des biens ».