« Les PME tunisiennes ont beaucoup à gagner en travaillant au sein de réseaux. Cette démarche permet non seulement aux entreprises d'améliorer leur compétitivité et de stimuler leur exportation mais également de transcender le stade de la sous-traitance pour celui du produit fini », précisent aujourd'hui les supporteurs de la mise en œuvre en Tunisie du mécanisme « Networking ou réseautique ». Concept nouveau, mais très pratiquer dans plusieurs pays, le Networking (en français "maillage" ou "réseau") est "l'acquisition volontaire, systématique et planifiée de contacts professionnels satisfaisant des besoins réciproques". Etymologiquement, il est formé de NET (filet) et de WORK qui signifie " œuvrer ". Le Networking est donc l'action de "tisser son réseau". En effet, par l'intermédiaire de son réseau de relations de premier niveau, un membre peut accéder aux contacts de ces contacts et ainsi de suite. De la sorte, chacun peut réseauter, c'est-à-dire entrer en relation avec des personnes qu'il ne connaît pas directement ou demander à son réseau de contacts directs de diffuser ses besoins. L'émergence du networking s'explique par l'enchevêtrement croissant des sphères économiques des pays et des entreprises et le développement des Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC).
Quels avantages ? L'un des mérites majeurs de cette démarche est d'aider à répondre aux besoins des entreprises tunisiennes, des grands groupes privés et des sociétés publiques qui connaissent actuellement une mutation exigeant un renforcement du staff managérial et technique pour conduire et gérer les mutations, innovations et changements indus par la compétitivité à l'échelle mondiale. D'ailleurs, c'est grâce au networking, qualifié « d'outil très efficace », que la Tunisie est parvenue à amortir le choc du démantèlement des Accords Multifibres, et, au-delà, accroître ses exportations de textile. Selon des experts « Le réseautage ou networking offre au tissu industriel tunisien l'opportunité de porter ses exportations de 15 milliards de dinars à 30 milliards de dinars, à l'horizon 2016 ». Pour ce faire, les actions à mener devraient être axées sur la promotion des secteurs à forte valeur ajoutée (composants automobile, aéronautique, textile haut de gamme, biotechnologie..). L'objectif recherché est de faire passer la part de ces secteurs dans le total des exportations du pays de 25 à 50%.
Rôle imparti aux réseaux publics La nouvelle étape doit donc prendre en considération les évolutions et mutations internationale, notamment, la nécessité pour la Tunisie l'intégrer à "l'économie réseautique", le but étant de s'approvisionner au moindre coût et d'écouler les produits locaux sur les marchés extérieurs dans de bonnes conditions de compétitivité. Dans cette perspective, la Tunisie s'emploie actuellement à renforcer la mise en réseau des entreprises en vue de doubler les investissements industriels de 1 à 2 milliards de dinars par an. Les IDE industriels devraient ainsi, tripler pour atteindre 1 milliard de dinars par an. A cet égard, plusieurs spécialistes relèvent l'importance du rôle imparti aux réseaux publics (ambassades, consulats, Centre de promotion des exportations (CEPEX), Agence de promotion des investissements extérieurs (FIPA)) dans l'attraction des IDE. Selon les chiffres officiels, sur 5000 entreprises tunisiennes acquises au réseautage, 2000 opérant dans la sous-traitance et 1000, disposant de réseaux, comptent parmi les entreprises les plus compétitives de l'industrie tunisienne.