Dans l'esprit israélien, le soldat est un être innocent, un combattant qui tire dans le tas puis sanglote, un otage d'une guerre qu'il est condamné à mener, bref, une victime ou plutôt un bourreau innocent. Voilà comment Israël et tous les lobbies juifs présentent ce Gilad Shalit, ce caporal franco-israélien capturé dans un bunker blindé surplombant Gaza, considéré comme une monnaie d'échange pour la paix. Telle est la mentalité israélienne. Eux aspirent à la paix et ce sont les autres qui apportent l'hostilité et la violence. Eux, (des victimes innocentes) sont poussés à la guerre pour se défendre, pour assurer leur sécurité et ce sont les autres, les agresseurs qui endossent la culpabilité et la faute. Voilà le jeu israélien, une contradiction totale entre l'innocence et la barbarie inouïe. Ce Shalit sait-il qu'il fait partie du perpétuel pêché israélien ? Le monde est-il convaincu que ce Shalit fait partie d'une armée criminelle qui sert une cause criminelle et qui n'hésite pas à lancer des guerres criminelles ? L'avenir de la paix ou de la guerre semble dépendre d'un soldat qui servait de gardien de la plus grande prison de toute l'histoire. Quand la trêve, quand le silence des armes, quand l'avenir de la sécurité de toute une région dépend de la libération d'un prisonnier de guerre, Israël crache à la face du monde qui ne veut pas la paix. Que dire de ces milliers de palestiniens détenus depuis de longues années dans les geôles israéliennes, des prisonniers qui ne sont pas des militaires, qui n'ont pas été arrêtés l'arme au poing, mais des « enfants » de l'intifadha, qui n'avaient que des pierres pour lapider les chars, les soldats et l'occupant israéliens. Comment peut-on être indulgent avec un tel Etat fasciste dont le simulacre de démocratie n'a pas permis l'avènement d'un gouvernement majoritaire capable de négocier une hypothétique paix ! Avec la probable formation d'un gouvernement de droite qui cohabitera avec l'extrême droite, dirigé par l'enfant terrible du Likoud, un premier ministre sans gloire, resté bloqué à l'ère Bush, la solution du pire se dessine et la cause palestinienne continuera d'agoniser. Benyamin Netanyahou n'a jamais caché son opposition viscérale aux négociations de paix. On se souvient de l'effort surhumain qu'il a fait pour serrer la main d'Arafat et de signer avec lui en présence du président Clinton deux accords jamais appliqués. Quel que soit le gouvernement qui émergera, il procédera à de nouvelles implantations, à l'escalade de la violence, à la discrimination raciale, chère au raciste en chef Avigdor Liebermann qui veut mettre les 1.5 million d'arabes palestiniens survivants ou descendant autochtones de la majorité palestinienne, victimes du nettoyage ethnique en 1945 sur le banc de touche et de les soumettre à un serment de loyauté envers Israël. Encore une occasion manquée, encore une occasion perdue pour les palestiniens et pour les israéliens. Pour les palestiniens, ils doivent revoir leur vision du monde et surtout leurs alliances. Quant aux israéliens craintifs, ils continueront de craindre la guerre et d'avoir peur de la paix.