Le Club Olympique du Transport est en train de broyer du pain noir. Et du pain plus noir que jamais! Jadis, poule aux œufs d'or, ce club sponsorisé par entreprise nationale des transports, attirait tous ceux qui, cherchaient la notoriété. Et en effet, le COT, club populaire par excellence, avait certes Mellassine pour fief. Mais sa dimension s'élevait au niveau des autres grands clubs de la capitale. Au départ, le COT sut lancer un incroyable défi avec les Mohieddine, Ben Mansour, Jelassi, Chaâtani à la fin des années 60 et tout le long des années 70. Et c'était le rush autour du club, qui était quelque part aussi l'objet de convoitises de quelques maîtres du barreau. Mais le COT mûrissait. Ses structures devenaient fiables. Ce club représentait ainsi le haut lieu d'une exaltation sportive, le club d'une "ville" et non plus celui d'un quartier. Il remporta la Coupe, fut à deux doigts à plusieurs reprises de remporter le championnat… Puis une fulgurante dégringolade, une descente aux enfers… Aujourd'hui son président Mohamed Trabelsi, pilote de son état, avoue son incapacité à faire décoller un avion devenu aujourd'hui une épave. Les avions fonctionnent au kérosène; les clubs, à l'argent. Où est l'argent? Où sont les subventions décrétées en haut lieu au profit du club? Ce qui est sûr, c'est que le président du COT est en train de procéder à une fuite en avant signant chèque sur chèque et risquant de gros ennuis judiciaires. En fait il navigue à vue et ne sait pas trop s'il s'agit de décoller ou d'atterrir. Car le COT est quelque peu confondu dans des brumes, des zones de hautes turbulences avec des trous d'air et des trous de caisse incolmatables.