L'impression est-elle trompeuse ou sont-ce les prémices d'une heureuse mutation? Est-ce la netteté du score qui a banalisé les débats ou est-ce la sagesse qui a permis de relativiser l'événement? Toutes les suppositions sont possibles et tous les raisonnements sont permis. Si l'avant-derby n'a pas échappé à la tradition, il faut être aveugle pour ne pas remarquer que l'après a comporté une rupture avec ce que le passé nous a habitués. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à comparer les comportements d'antan avec ce qui s'est passé cette semaine. En dépit de quelques réminiscences de réaction négative qui ont valu quelques dégâts, on a été loin de cette hystérie qui s'emparait du paysage quelque fut le résultat. Le plus visible du changement ont été, sans conteste, les réactions officielles des deux côtés. Au vu de la présence du responsable technique du club vaincu sur un écran de télévision reconnaître la supériorité ponctuelle du vis-à-vis et à l'écoute des déclarations sincères et raisonnables, de reconnaissance d'un fait et de l'autre l'absence de tout excès dans le triomphe, on peut mesurer à ces deux aunes combien on s'est éloigné des réactions absurdes qui sont allées, naguère, jusqu'à interdire à son entraîneur étranger de reconnaître à l'adversaire son mérite de l'avoir dominé. Je sais combien il reste à faire pour s'approcher de l'idéal recherché, mais ces quelques indices impliquant des responsables pourtant les uns sur des nuages et les autres au pied du mur, suffisent pour nous convaincre qu'il n'y a pas lieu de désespérer. Les intéressés n'ont pas, pour une fois, attendu que le soleil se lève lundi pour évacuer l'exaltation du triomphe et la déception des illusions perdues. Souhaitons, que désormais on se contentera après chaque derby, de seulement refaire le match même au prix de ses rêves et de ses fantasmes, sachant qu'en fin de compte tout est éphémère et tout est à recommencer.