L'agriculture nationale, un des piliers du tissu économique du pays, affiche, tantôt des performances tantôt, des insuffisances. L'évolution concerne surtout l'amélioration de la production nationale plus confirmée pour certaines branches que d'autres. Quant aux insuffisances, elles touchent à l'exportation et à l'investissement. D'aucuns considèrent que le secteur agricole est fragile et qu'il requiert de gros moyens. Et puis, il faut en général de la patience pour que le projet agricole entrepris génère des profits. Les produits exportés, essentiellement l'huile d'olive, les agrumes et les dattes manquent encore de label Tunisien. Le ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques a jeté la lumière sur ces différents points.
Le ministre de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques, M. Abdessalem Mansour a tenu hier une conférence de presse qui a porté sur les conditions d'évolution de la saison agricole dans le cadre des nouvelles mesures ayant soutenu les divers systèmes de production agricole et ce à travers les plans et les moyens requis pour améliorer le rendement économique. Cinq thèmes ont été abordés par le ministre, notamment les séminaires régionaux pour la promotion de l'investissement agricole privé et la journée nationale de l'économie des eaux. M. Abdessalem Mansour a jeté la lumière sur l'ensemble des mesures mises en place pour la promotion de l'investissement dans le secteur agricole en l'occurrence l'investissement privé. En effet, le ministère a organisé depuis le début de l'année 2009 des séminaires régionaux qui visent à mettre en relation les promoteurs et les établissements de financement. L'objectif est simple : concrétiser un maximum d'idées de projets dans la région en question. Au cours des trois premiers mois écoulés, trois séminaires ont été organisés dans les régions de Gabés, Sidi Bouzid et Gafsa. Le ministre a annoncé des résultats satisfaisants : à titre d'exemple, la journée à Gabés a débouché sur l'exposition de 31 projets d'une valeur totale d'investissements de 15MDT. 19 projets ont bénéficié de l'approbation finale durant cette journée dont l'investissement est de l'ordre de 11,5MDT et qui vont générer 331 postes d'emplois. Les autres projets ont bénéficié, soit d'un accord de principe soit d'un intérêt de la part des investisseurs en vue de les réaliser un jour. Seulement, il n'est pas évident que les projets en attente de financement soient réalisés dans les temps à venir. Le passage d'une étape à l'autre dans le processus de financement se fait lentement s'ils ne s'interrompt pas. Le ministre a par ailleurs assuré que la tenue de ces séminaires se poursuivra sur l'ensemble des régions tunisiennes, en tous les cas celles qui renferment des idées de projets agricoles. En outre, le bon déroulement des phases de réalisation des projets seront au centre d'intérêt des décideurs ainsi que des autorités compétentes. Les porteurs de projets dans le secteur agricole en l'occurrence les diplômés du supérieur ne sont pas nombreux. Malgré les mesures d'incitation, ils continuent à craindre des résultats négatifs ou carrément l'echec de leurs projets puisqu'ils dépendent, en dehors des paramètres classiques, de conditions spécifiques à l'agriculture telles que les conditions climatiques. Il faut peut-être bien plus que des dispositions d'encouragement. Par exemple des plans d'assistance et de soutien appliqués par des promoteurs déjà installés dans le secteur et qui ont acquis de l'expérience dont ne disposent pas les jeunes promoteurs. Ces derniers sont plus attirés en revanche par des activités qui visent la modernisation du secteur telles que l'agriculture bio et l'agriculture géothermique. Par ailleurs, l'exportation des produits agricoles doit subir des réformes. D'abord il faut qu'un label Tunisien soit créé pour faciliter la commercialisation du produit national sur les marchés étrangers. Ensuite, des stratégies marketing doivent être élaborées pour chaque produit et selon les normes standard internationales afin qu'elles puissent être adoptées par les consommateurs étrangers. La communication est le point de départ de toute bonne opération de vente. Les consommateurs utilisent nos produits quasi quotidiennement mais ne connaissent pas forcément leurs origines. Le label Tunisien est un parfait outil pour la conquête de nouvelles parts de marchés extérieurs et la consolidation de celles déjà acquises.