Fidélité à la mémoire des militants qui ont libéré la Tunisie du joug du colonialisme et au premier rang desquels, Habib Bourguiba. L'indépendance, chèrement acquise et jalousement défendue, avec l'édification d'un Etat moderne, l'interminable combat pour le progrès, la prééminence de la constitution républicaine sous l'impulsion du Changement. Le pari sur la jeunesse, sur le présent et sur l'avenir donc, pour réaliser le plein emploi, malgré une conjoncture internationale particulièrement récessive, tout en défendant les spécificités socio-économiques susceptibles d'amortir les effets de cette crise. Le raffermissement des droits de l'Homme dans leur acceptation large et globale : politique, sociale, économique, religieuse, identitaire. Et, en corollaire, le cheminement inexorable vers la démocratie et les libertés fondamentales. Le Chef de l'Etat aura placé la célébration du 53ème anniversaire de l'Indépendance dans sa légitimité historique certes. Mais c'est aussi l'auréole d'une Tunisie émergente, qui embrasse le monde et qui a foi en l'avenir. Nul ne saurait nier les avancées économiques de notre pays, ses équilibres macro-économiques, les grandes réformes sociales et la juste adéquation entre l'économique et le social. Ce sont là autant de repères solides et que ne saurait ébranler une quelconque casuistique. Le Chef de l'Etat n'en a pas moins insisté dans son discours sur la portée démocratique des élections de 2009. Des élections que les Tunisiens veulent libres, transparentes et à propos desquelles le Président a donné de fermes instructions d'impartialité à l'administration et une liberté absolue aux partis compétiteurs pour mener leur campagne et défendre leurs idéaux et leurs programmes. Bien sûr, il faut être au moins deux pour faire une compétition. Dès lors, à travers ces élections, les Tunisiens sont appelés à s'investir davantage dans les affaires publiques et à reprendre goût à la politique. Pour cela, il faudra que l'administration, le RCD et les partis de l'opposition dépersonnalisent ces élections. Ce n'est pas la personne du Président qui est en équation et il ne pourra en être ainsi. Or, si le RCD campe, solide, sur sa légitimité historique, il faudra que l'opposition se débarrasse du syndrome Rcediste et réfléchisse à ces élections autrement que dans la classique et non moins surannée dialectique idéologique de toujours. Par ricochet, le Chef de l'Etat appelle les médias à jouer leur rôle de reflet de la société, à assumer leur devoir de proximités, loin du dénigrement des institutions et de l'atteinte à la vie privée des gens. Car, l'espace médiatique a un besoin impérieux de qualité, d'information saine et de commentaires suggestifs. Et cela va finalement de pair : démocratie plurielle et médias responsables et libres. Que chacun assume sa vocation et joue honnêtement son rôle. On n'a guère besoin de querelles de clochers, de mauvais procès, de partis frileux, grincheux ou obséquieux. On n'a pas besoin de médias populistes et faisant dans le sensationnel. Car, en filigrane, cette dichotomie est en train de favoriser une virulente réémergence corporatiste. Les enjeux sont, en effet, trop importants en cette année 2009 pour que nous dispersions nos énergies dans les marginalités. Le message du Chef de l'Etat est on ne peut plus clair.