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La hausse fulgurante des prix des terrains ; le rôle des municipalités dans les autorisations de bâtir, les zones vertes et le glissement du chemin urbain... Infrastructure et plans d'aménagement
La conférence de presse tenue, hier par M. Slaheddine Maalouche, ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire ne s'est pas limitée aux statistiques sur les réalisations. Elle s'est étendue à diverses problématiques comme le développement de l'infrastructure routière, la nouvelle bonification des crédits, les lotissements en zone urbaine, la hausse des prix des terrains et l'aménagement du territoire. Le ministre a insisté au début de son intervention sur le développement accru de l'infrastructure routière en Tunisie durant les deux dernières décennies car l'administration est consciente que l'infrastructure est une condition sine-qua none du développement économique : « le pont de Radès-La Goulette n'est qu'un échantillon d'une œuvre grandiose brassant la République du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Des centaines de kilomètres d'autoroutes, de routes et de sentiers agricoles ont été aménagées moyennant des centaines de millions de dinars. Des échangeurs et des ponts ont été conçus pour faire face aux encombrements et rendre plus fluide la circulation dans le Grand Tunis et les autres régions. Cet essor a valorisé l'apport des ressources humaines tunisiennes qui ont largement contribué à l'édification de ces œuvres et, notamment, du pont de Radès - La Goulette à laquelle les compétences locales ont contribué au niveau des études et de la réalisation aux côtés de grandes sociétés étrangères », a-t-il informé les présents. Comme ces œuvres ont déjà fait l'objet de plusieurs articles de presse, l'intérêt des journalistes présents s'est également porté sur les autres activités du ministère et, notamment, la problématique foncière dans le Grand Tunis qui vit une hausse fulgurante du prix des terrains à usage d'habitation.
Une AFH désormais « verticale » Une interrogation a été posée concernant le recul du rôle modérateur de l'Agence Foncière de l'Habitat en matière du coût des terrains à usage d'habitation durant la dernière décennie, ce qui a laissé libre cours à la hausse des prix des terrains et des logements. En réponse à cette question, le ministre a affirmé que l'administration a constaté la faible densité de l'habitat dans le Grand Tunis : « Cette densité est, actuellement, de 25 logements à l'hectare, qui est une faible moyenne comparativement aux ratios courants en urbanisme moderne. L'administration pense qu'une moyenne de 40 logements à l'hectare serait plus adéquate avec le Grand Tunis moderne que nous espérons voir surgir durant la prochaine décennie. Ce nouvel objectif exige une orientation vers le logement vertical et c'est ce qui a fait changer la vocation de l'AFH qui s'est désormais orientée vers cette nouvelle optique verticale pour quelques uns de ses projets. L'AFH continue toutefois de distribuer des lots de terrain à vocation sociale. Plusieurs projets sont en cours à Fijja et Mghira (Ben Arous) et à Jaafar (Ariana). Les conditions d'octroi de ces lots de terrain ont été déjà publiées dans la presse et dans les bureaux de l'AFH. » La question du coût des matières premières a été également posée. Le ministre a affirmé que les retombées des cours internationaux ne sont pas systématiques sur le marché local : « les prix sont déterminés suivant une moyenne des cours durant une période déterminée. Déjà, dans les augmentations, on a procédé par petites doses. Il se pourrait que l'on procèderait à des réductions des prix de certaines matières si l'étude des coûts y conclurait », a expliqué le ministre.
L'aménagement du territoire Une autre question a été soulevée concernant l'aménagement du territoire dans quelques cités de Tunis comme Ennasr et El Manar. La problématique posée s'est intéressée au changement de vocation de quelques terrains dans ces cités, qui étaient des zones vertes et qui ont été transformés en des espaces commerciaux ou d'habitations : « les municipalités qui ont délivré ces autorisations de bâtir sont-ils au dessus des lois de l'aménagement du territoire ? » En ce qui concerne cette problématique, M. Slaheddine Maalouche a précisé que l'aménagement adéquat du territoire a été toujours respecté par l'administration : « cette approche part d'une vision globale vers une vision partielle. La municipalité n'est que le plus petit maillon de la chaîne. Mais elle est tenue de respecter les plans d'aménagement. Aucune vocation de terrain ne peut changer sans l'aval du ministère et, surtout, lorsqu'il s'agit de zone verte »