Rien ne laissait prévoir une fin si douloureuse, de cette amitié qui avait lié les deux protagonistes dans cette affaire, durant un bon bout de temps. Ces deux jeunes hommes avaient de plaisanter ensemble et comme c'est le cas chez tous les amis intimes, ils s'appelaient par des sobriquets et se lançaient mutuellement des calembours. Mais cela peut prendre des tournures dramatiques, lorsqu'on se sent parfois vexé ou blessé. Le calembour n'est-il pas " la fiente de l'esprit qui vole " comme l'a si bien affirmé, le célèbre poète français, Victor Hugo. Ce fut vraisemblablement le cas de l'un de ces deux amis qui brusquement se sentit vexé par les propos de son interlocuteur, qui insista lourdement en l'appelant par son surnom. Son sang ne faisant qu'un tour, il se serait saisi d'un couteau avec lequel il lui porta plusieurs coups à l'abdomen, avant de prendre la fuite. La victime fut transportée d'urgence à l'hôpital, où elle fut sauvée miraculeusement d'une mort certaine, grâce aux soins intensifs qui lui furent prodigués par l'équipe médicale. Une plainte fut déposée contre l'auteur des faits qui fut arrêté quelque temps plus tard par les agents de la brigade criminelle. Le juge d'instruction, soumit la victime à une expertise médicale, suite à laquelle une IPP (incapacité physique permanente), de 20 % fut évaluée par le médecin légiste. Le jeune homme déclara au cours de l'instruction, que son ami avait demandé une cigarette, en brandissant un couteau. Il fut pris de panique, et d'un geste fortuit il parvint à arracher l'arme en question et se mit inconsciemment à le larder de coups. Il avait agi de la sorte par reflexe pour se défendre. Inculpé de tentative d'homicide volontaire, il fut condamné en première instance à une lourde peine de prison. Interjetant appel, il comparut dernièrement devant la cour et réitéra ses déclarations données devant le tribunal de première instance, insistant sur le fait qu'il était en état de légitime défense. Il ajouta en outre que la victime ne cessait de lui lançait des calembours dans le but de le vexer. Le jour des faits, elle le menaça avec le couteau, en l'appelant par son surnom à connotation péjorative. L'accusé profita d'un moment d'inattention de la victime pour lui arracher l'arme blanche en question. L'avocat soutenant son client plaida la légitime défense, et concernant le port prohibé d'une arme blanche, il affirma que c'était la victime qui brandissait le couteau, pour menacer son client.Il sollicita de ce fait, l'acquittement de son client. La cour suivra-t-elle la thèse de la défense ?