Hier, le stade Boumezrag de Chlef était plein à craquer (20 mille spectateurs). Il y a de quoi. L'enjeu était de taille, puisqu'il s'agit du match retour des seizièmes de finale de la Ligue des Champions entre l'Etoile du Sahel et l'équipe de Chlef et puis le renom de l'équipe visiteuse a aiguisé l'envie des supporters de l'équipe algérienne à se déplacer en masse pour suivre de près l'évolution du représentant tunisien dans l'arène des compétitions africaines. Avec un remarquable quadrillage du terrain et une équipe équilibrée dans ses compartiments, l'Etoile a sereinement entamé la rencontre bien que les Algériens soient plus entreprenants afin de remonter, au plus vite, le handicap du score inhérent à la première empoignade qui s'était déroulée à Sousse (2-1). Ainsi, la première alerte fut du côté de l'équipe locale quand Messaoud, dans une excellente position rata lamentablement son tir. La réplique étoilée a coincidé, cependant, avec la 9ème minute, quand Tonniche mit le gardien Ben Nefissa à rude contribution. Depuis, on assista à un débat monotone et lent, entre une Etoile vigilante donnant l'impression de se contenter de gérer son avance de l'aller et une équipe locale pauvre en arguments , susceptibles d'inquiéter la sérénité du gardien Mathlouthi et consorts. Il a fallu attendre la 16' pour voir Mathlouthi à la parade consécutivement à une reprise de volée déclenchée en toute puissance par Messaoud. A la 22', l'arbitre sénégalais Cheikh Tediane Sack s'est montré assez clément avec Bukari en lui infligeant un carton jaune suite à une intervention brutale de l'attaquant étoilé sur Mikiwi. Plus percutants, les Etoilés auraient pu ouvrir la marque à la 25' quand Nafkha suite à une-deux avec Emeka se présenta seul devant le gardien algérien et à 5 mètres de la cage, il s'est permis le luxe de tirer à côté. A la 30', Meriah sur une balle arrêtée loin de 30 mètres tira sur la transversale. C'est la plus sérieuse occasion qui donna des frissons aux Algériens avant que Gharbi ne rate de son côté l'aubaine après avoir percé curieusement la défense étoilée. En seconde période du jeu, on a ressenti un semblant retour en force des Algériens avec notamment cette balle qui s'écrasa sur le montant gauche de Methlouthi (51') sur un tir limpide de Sabri Gharbi, tandis que chez les Etoilés, Tonniche, assez remuant, s'est chargé d'inquiéter l'arrière garde (57') mais Ben Nefissa était à la parade. Il faut dire que les Etoilés n'avaient pas à puiser dans leurs ressources pour tenir leur hôte en respect, tellement l'équipe de Chlef , classée 9ème au championnat algérien, était franchement à court d'arguments et manquait terriblement d'idées pour répondre à l'attente de ses supporters. Se rendant compte de ces lacunes, l'entraîneur de l'SOAC Abdelkader Amrani incorpora l'attaquant Hajji à la place du pivot Boudoud (70') dans le but de donner une âme à sa première ligne. En vain. Bien en jambes, et excellents dans la récupération, les Etoilés ont réussi à gérer le reste du temps à jouer à leur guise. Tout compte fait, l'Etoile s'est qualifiée le plus logiquement du monde. Une qualification qui lui permet de préparer son match contre EGSG (24ème journée) puis contre l'EST (en quart de finale de la Coupe) dans de bonnes conditions psychologiques. Raouf CHAOUACHI