Le Club Africain est leader de la compétition, un fauteuil qu'il a occupé tout au début de la saison, un fauteuil perdu en cours de route et retrouvé depuis le dernier match de la phase aller. Les « Rouge et Blanc » s'y plaisent et n'entendent pas céder la place à qui que ce soit. Pour l'entraîneur clubiste, le plus important est de voir toutes les équipes traitées de la même manière surtout sur le plan de l'arbitrage et des sanctions prises à l'encontre de certains joueurs qui ont fait la une des pages sportives ces derniers temps. Plutôt inquiet, Marchand n'a pas manqué de nous le faire savoir : « Je pense qu'il y a deux poids deux mesures quand on se réfère au cas de Chokri Zaâlani dont le geste est toutefois condamnable. Sans citer de noms d'autres joueurs ont eu des gestes aussi répréhensibles. Je dois quand même le faire : Chikhaoui, tout le monde l'a vu, a eu un geste répréhensible et ce sont les officiels qui ont été sanctionnés. En ce qui nous concerne,c'est l'officiel qui a fait trop bien son travail et c'est Zaâlani qui en a fait les frais ». Pour le technicien clubiste, les hommes en « noir » n'ont pas été irréprochables, qu'ils soient locaux, ou « importés », ils ont lésé le Club Africain en omettant de siffler des penalties, en distribuant injustement des cartons à Ben Yahia, Ouertani... Le souci de Bertrand est de voir la compétition se terminer dans de bonnes conditions pour voir vers la fin le plus méritant monter sur la plus haute marche du podium : « Face à l'Espérance, nous nous sommes imposés et nous n'avons rien dit même si, ce jour-là, deux penalties n'ont pas été sifflés par l'arbitre du match. Ouertani a été injustement expulsé après une décision grossière de l'Egyptien qui a eu à diriger le match. Nous avons tous revu la faute et constaté que c'est Melki qui avait chargé Ouertani... Ce jour-là, nous avons joué à dix, nous avons été privés de deux penalties. Imaginez un seul instant Létifi qui arrive à battre Boumnijel en deuxième période, le match aurait été différent, tout comme le résultat d'ailleurs et cela aurait été injuste. Face à Gafsa, nous avons eu un arbitre inactif depuis cinq ans. C'est quand même curieux de désigner un monsieur sans activité depuis cinq ans. Ce jour-là, nous avons eu droit à un match bizarre avec une expulsion de Ben Yahia, plutôt sévère. Un but de Gafsa avec au départ un hors-jeu de cinq mètres même si c'est Gharzoul qui marque contre son camp. Ce sont deux points en moins pour nous... Après dix-huit journées de championnat le bilan des fautes commises contre le Club Africain préoccupe Bertrand Marchand dont le seul souci est de voir toutes les équipes traitées équitablement, du moins celles qui sont concernées par la course au titre : « Le CSHL est une équipe qui se défend bien et elle l'a montré à deux reprises contre nous mais j'estime que lors du match retour, deux penalties en notre faveur n'ont pas été sifflés. Le premier aurait du être accompagné d'un carton rouge pour Cissé auteur d'une intervention musclée sur Bouguerra. Cela aurait peut-être changé la face du match. Si on veut protéger le football tunisien, il faut que tout le monde joue le jeu et que l'on regarde tous dans le même sens. La semaine dernière, on a eu droit à plein de matches se terminant par des zéro à zéro ce sont des résultats qui fleurissent chaque dimanche. C'est aux arbitres de privilégier le foot offensif... Il est clair que la saison en cours n'a pas fini de nous réserver des surprises de mauvais goût, tant on a vu et vécu des événements étrangers et des décisions qui prêtent à équivoque. Y a-t-il des raisons pour parler de mauvaise foi et Marchand déclare : « C'est un constat. L'arbitre du match EST-ST qui n'a pas sifflé deux penalties évidents en faveur du Stade Tunisien a été sanctionné et on a rien fait à l'arbitre qui a eu à siffler notre dernier match face au CSHLif. J'estime que les deux penalties non sifflés ce jour-là, face aux banlieusards étaient aussi évidents que ceux du Stade Tunisien... ». La situation de notre sport-roi n'est guère reluisante avec chaque dimanche son lot d'agressions verbales et physiques, son lot de contestations et surtout son lot d'injustice. Pour Bertrand Marchand, il n'y a pas de quoi pavoiser et s'il s'est exprimé sur ce sujet, c'est surtout par souci d'équité : « Je vois tous les dimanches des joueurs sanctionnés et maintenant c'est au tour des officiels, cela veut dire qu'ils ne font pas bien leur travail et c'est quand même dommage pour le football tunisien. Il faut que chacun fasse son travail, que les arbitres sifflent les matches en leur âme et conscience. Je l'admets et je me mets à leur place, il n'est pas facile d'arbitrer en Tunisie avec une pression toujours aussi grande et dans un pays où la passion l'emporte sur la raison. Il faut qu'on arrive à aplanir les doutes qui caractérisent le football tunisien sinon, on n'aura que des journées semblables à celles de la semaine dernière avec plein de zéro à zéro. C'est le respect des règles du jeu qui rend à ce sport sa force. Enfin, ceci m'amène à dire que j'ai beaucoup de respect pour les arbitres qui ont un rôle difficile mais qui doivent protéger le jeu et faire respecter les règles ». Voilà ce qu'il en est à propos de l'opinion de Bertrand Marchand et nous ne pouvons que lui donner raison quand il dit que le respect des règles du jeu rend au football sa force et à bon entendeur salut...