Tout compte fait, il n'y a que le titre qui persécute l'Espérance. Il est le seul à lui courir derrière. Car ses rivaux font tout, depuis quelque temps, pour ne pas lui emboîter le pas, malgré le soubresaut final du Club Africain. Après le derby, rares étaient ceux qui tablaient sur un retour rapide au leadership des « Sang et Or ». Et pourtant, une énigme prit forme,une énigme providentielle pour l'Espérance. Cette énigme s'appelle « Club Africain », une équipe capable de ferveur, de belles entreprises, mais capable aussi de s'autodétruire. Car cette piètre figure face à Hammam-Lif, était symptomatique d'une tendance à se relâcher et ce n'est même pas de la frilosité. A l'évidence, la psychologie « fantasque » de Ben Chikha déteint sur la concentration des joueurs. Avec lui on instrumentalise les émotions, on se passionne pour ses polémiques et cela contraste avec la « psychologie » traditionnellement hermétique des Clubistes. Pourquoi insister sur le Club Africain ? Parce qu'il fait subir le chaud et le froid à ses supporters. Parce qu'il se permet de rater un penalty, pour le remporter miraculeusement sur le finish, sur un autre penalty, par ailleurs, pas très évident du tout. Aujourd'hui, le Club Africain reste à un point de l'Espérance. A 17h45, hier, il était à -3 et l'Espérance, pourtant, elle aussi, peu convaincante, hypothéquait le titre. Elle rata elle aussi son penalty à elle, mais, au moins, elle fait valoir sa force de caractère. Cette force de caractère, justement, qui manqua cruellement à une Etoile envers laquelle le Club Sfaxien faisait pourtant preuve d' « allégeance » , alignant une équipe inédite. Eh bien, c'est curieux : toutes les suspicions volent en éclats ; toutes les insinuations d'arrangement sont prises de court par cette victoire sfaxienne, hautement méritée. La faute à l'Etoile ? Elle a succombé à la pression. Et Rohr s'avère finalement un choix inopportun. Est-ce dramatique pour l'Etoile ? Non, dans la mesure où elle renoue avec la tradition du sprint impossible. Mais cela se corse pour l'Espérance. A quelques minutes de la fin, l'ASM perdait et c'en était donc fini de ses chances de survie en nationale. Mais voilà qu'elle gagne et qu'elle a d'impérieuses raisons de s'accrocher et de contrer vigoureusement l'Espérance à la Marsa ! Ce jour-là, le Club Africain offrira la traditionnelle hospitalité à un autre arbitre (impartial ?) du championnat : le Stade Tunisien ! En dernière journée, les caprices du calendrier mettront l'Espérance et l'Etoile face à face, à Tunis. Tous les moyens seront bons : la loyauté, comme le trafic d'influences, les amitiés personnelles, les intérêts inavoués, sinon les amitiés et les haines. Mais quel que soit son nom, celui qui remportera ce titre sera le meilleur. Ce sera la raison du plus fort.