Il était dix heures du soir quand ce jeune homme qui rentrait chez lui, après une journée de labeur fut interpellé par un motard qui s'arrêta à son niveau et lui proposa, d'un air courtois et gentil de le raccompagner. Ce ne fut pas de refus, de la part du jeune homme qui s'en était réjoui, d'autant plus qu'il était fatigué et voulait regagner son domicile au plus tôt. Chemin faisant, le motard fit un léger détour, prétextant passer par le tabac du coin, étant à court de cigarettes. Cependant, arrivé dans un lieu isolé, il s'arrêta brusquement, au grand étonnement du passager. Il commença à suspecter le motard, lorsque celui-ci lui demanda de lui donner vingt dinars. La pilule était trop amère, mais le jeune essaya de faire semblant de l'avaler, et répondit au quémandeur qui semble réclamer un droit plutôt qu'une faveur, qu'il n'avait pas d'argent sur lui. Finis, dès lors la courtoisie et les égards dont avait fait preuve le motard au préalable. Le masque de l'altruisme tomba et le motard apparut sous son propre jour. Il se transforma brusquement en un méchant coupeur de route, sans foi ni loi. Sans sommation, il aspergea le visage du jeune homme avec la bombe à gaz paralysant, qu'il dissimulait dans ses vêtements. La victime aveuglée par le produit, et immobilisée ne pouvait plus se défendre. Ce qui permit à l'agresseur de lui dérober une centaine de dinars en piochant directement dans la poche de son veston. Puis il prit la fuite, sans se soucier de l'état de la victime. Celle-ci se dirigea à l'hôpital où elle reçut les soins nécessaires, et le médecin de service lui prescrivit un repos de 20 jours. Les agents de la brigade criminelle, fort du signalement donné par la victime, au cours de sa plainte, parvinrent à arrêter le malfaiteur peu de temps après. Cependant l'agresseur nia les faits incriminés, en déclarant qu'il connaissait bien la victime longtemps et qu'il était en désaccord avec elle, pour un litige qui les opposait depuis quelque temps. Ce qui amena la victime, précisa-t-il, à inventer cette accusation de toutes pièces. Il réitéra ses déclarations aussi bien au cours de l'enquête préliminaire que devant le juge d'instruction. Il fut laissé en liberté, et ne répondit pas à l'appel, le jour de l'audience devant le tribunal de première instance. Il fut de ce fait déclaré coupable et condamné à 4 ans et demi de prison, par défaut.