Le Temps-Agences - Des centaines de milliers de personnes défilaient hier dans le monde à l'occasion de la Fête du travail, et des heurts ont eu lieu à Istanbul et Berlin alors qu'en pleine crise économique la contestation sociale se radicalise. A Berlin, la mobilisation syndicale était minimale, les confédérations ayant choisi de se concentrer sur Brême (nord). Mais une cinquantaine de personnes avaient déjà été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi à l'issue des traditionnelles bagarres entre des "autonomes" et la police. Le 1er mai est depuis des décennies marqué par des affrontements plus ou moins violents entre protestataires et policiers, et l'extrême gauche veut faire une démonstration de force en cette année 2009, en pleine récession économique. Des affrontements entre jeunes manifestants et policiers anti-émeutes ont également éclaté à Istanbul, faisant au moins 8 blessés, en marge d'un imposant cortège du 1er mai dont une partie a, pour la première fois, été autorisée à occuper la place la plus connue de la ville. En France, les rassemblements revêtaient un caractère exceptionnel car pour la première fois de leur histoire, tous les syndicats apparaissent unis contre la politique du président Nicolas Sarkozy. Dans un pays où la contestation s'est radicalisée comme nulle part ailleurs en Europe, avec notamment des séquestrations de patrons, plus de 280 défilés unitaires étaient prévus dont le plus important dans l'après-midi à Paris. En Italie, les leaders des principaux syndicats se sont réunis à L'Aquila en signe de solidarité avec les quelque 300 morts du récent séisme. En Espagne, des milliers de travailleurs étaient attendus pour défiler dans le centre de Madrid à l'appel des deux grands syndicats, CCOO et UGT, sous le slogan "Face à la crise: emploi, investissement public et protection sociale". En Russie, la police a arrêté une centaine de sympathisants d'extrême droite et de militants anti-immigration qui tentaient de manifester à Saint-Petersbourg, tandis que des défilés ont marqué le 1er mai dans plusieurs villes d'ex-URSS. A Varsovie, des manifestants se sont notamment rassemblés devant le siège du Parlement, en scandant: "liberté, égalité, socialisme". En Grèce, les syndicats ont, comme de coutume, célébré le 1er mai dans la division. A Athènes, deux rassemblements ont réuni plusieurs milliers de personnes dans le centre, le plus fourni à l'appel du front syndical communiste PAME sous le slogan "C'est à la ploutocratie de payer la crise".