Dans son allocution de clôture du colloque, M. Béchir Tekkari, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme a mentionné que : " la jurisprudence traduit l'interaction positive qu'il y a entre la jurisprudence et la législation, même si la fonction principale de celle-ci est de résoudre les contentieux. Elle traduit également un échange constructif et fructueux, entre l'institution universitaire et l'institution judiciaire, ainsi que la complémentarité entre le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire et entre, d'une part, l'explication et l'interprétation de la loi et, d'autre part, son exécution. En effet, la jurisprudence est à l'image de l'environnement social et académique qui l'ont coproduite et cela s'exprime à travers la richesse et la variété des lectures, des interprétations et des productions faites par les magistrats tunisiens. De ce fait, leur rôle ne se limite pas à comprendre et à interpréter la loi mais il consiste également à combler vides, silences et flous législatifs qui peuvent être parfois volontaires. Cela signifie donc que la norme législative naît deux fois : à l'occasion de son émission et à l'occasion de son application. En plus de cette double naissance, la jurisprudence est l'occasion d'institutionnaliser à une nouvelle norme législative qui viendrait enrichir les lois déjà existantes. On peut à ce titre citer l'exemple de la reconnaissance des résultats des analyses génétiques pour prouver la paternité ou encore la reconnaissance des droits parentaux des grands-parents en cas d'absence des géniteurs. A ce titre, la jurisprudence devrait représenter l'occasion de bénéficier d'une marge de lecture libre et interprétative de la loi qui serait à l'image de l'indépendance du pouvoir judiciaire dans notre pays "