Aux dernières nouvelles et elles sont fondées, Kamel Iddir a l'intention de quitter son poste de président du Club Africain. La raison de cette volonté manifeste de rendre le tablier est due au fait que le président clubiste se sent seul. Il a besoin d'argent pour préparer la nouvelle saison et les âmes de bonne volonté n'ont pas encore daigné faire le moindre geste pour l'aider dans sa besogne. Pour dire les choses crûment, Kamel Iddir n'a pas d'argent et Ben Chikha attend de voir comment vont évoluer les choses avant de se décider. Sa permanence au parc A est étroitement liée à celle du président clubiste. Vraisemblablement, ils se sont jurés fidélité. Quoi qu'il en soit, cela nous rappelle beaucoup la Télénovéla de l'été 2008 qui s'est terminée sur une note positive avec Iddir revenu à de meilleurs sentiments pour poursuivre son bail à la tête du Club Africain. Evidemment, avoir un responsable pour évoquer tous ces problèmes relève du miracle. C'est d'ailleurs le problème majeur du club Africain, à la fin de chaque saison, les portables sont éteints, les déclarations et les éclaircissements se font au compte goutte. Le manque de moyens, mais également le parcours en deçà des attentes sont derrière ce mutisme qui n'arrange pas les affaires du club africain. Une grande association se doit de tenir informé son public, celui-là même qui l'a soutenu durant toute une saison et qui l'a fait jusqu'à la dernière journée, à Jendouba, applaudissant les joueurs et surtout l'entraîneur. Ben Chikha, malgré une récolte plutôt maigre n'a pas été hué par les supporters "Rouge et Blanc".
Un terrible coup d'arrêt. Après avoir renoué avec les titres, on s'attendait à voir le Club Africain franchir un palier et se renforcer. Il n'en fut rien. L'intersaison fut animée avec des responsables ne sachant plus à quel saint se vouer, étant livrés à eux-mêmes. Les conséquences de ces hésitations sont connues de tous. Les recrutements n'ont rien apporté de bon. Pire encore, Ben Chikha s'est retrouvé dans l'obligation de composer avec les moyens de bord. Les seules satisfactions sont venues des enfants du club qui furent lancés par le technicien algérien. Nous pensons à Bilel Iffa, Nour Hadhria et Hamza Messâadi. Ce trio s'est illustré durant cette saison et constitue la principale satisfaction au sein d'un club Africain qui avait besoin d'autres renforts pour garder son titre de champion. Les Ouelhani, Mâameri et autres n'avaient pas le profil nécessaire pour permettre à l'équipe de Bab-Jedid de se refaire. Volet recrutement, le Béjaois Derbali fut une des rares satisfactions. Quant à l'ex étoilé Melliti, il a très peu joué, et s'il avait eu la possibilité de s'exprimer d'une manière régulière, il aurait peut-être pu aider considérablement son club. S'il avait eu assez d'espaces comme ce fut le cas pour le Nigérian Otorogou, Melliti serait peut-être devenu un titulaire à part entière. On ne compte que des déceptions. Tchala en est la parfaite illustration malgré les buts marqués lors du derby de la phase aller. Cela nous amène à nous poser des questions sur la nécessité d'avoir une commission qui s'occupe des recrutements. Néjib Ghommidh et Hassen Khalsi s'en chargent et nous savons que plus de 80% des joueurs qui ont atterri au parc Mounir Kbaïli n'ont pas été supervisés par cette même commission. Le Club Africain dépense beaucoup d'argent pour payer des joueurs qui ne méritent pas de porter la casaque clubiste. La masse salariale est conséquente et les services rendus ne sont guère en adéquation avec l'argent déboursé.
Objectifs non atteints. Sur quatre titres, le Club Africain n'en a remporté qu'un seul et c'est celui qui compte le moins, à savoir la coupe de l'UNAF des clubs champions. Une maigre consolation pour une association qui avait retrouvé la voie des sacres après une longue période de vaches maigres. Eliminés en Champion's League au premier tour et par conséquent, ils ne seront pas repêchés pour la coupe de la CAF, éliminés de la coupe de Tunisie par l'olympique de Béja, coiffés au poteau par l'Espérance de Tunis en championnat national, les Clubistes ont pratiquement tout raté. Certes, à l'arrivée, ils sont qualifiés pour la Champion's league. Est-ce pour autant suffisant pour une association partie avec des ambitions beaucoup plus grandes? Certainement pas si l'on se réfère à l'effectif mis à la disposition de Ben Chikha. Le tort du technicien clubiste est celui d'avoir couru plusieurs lièvres en même temps. Il aurait fallu faire l'impasse sur une, voire deux compétitions et focaliser sur une seule. Faire preuve de discernement, c'est ce qui a manqué au technicien clubiste et à ses employeurs. En se concentrant sur un seul sujet, les Clubistes auraient peut-être pu terminer la saison autrement... On a évoqué les blessés et les injustices pour expliquer ces échecs à répétition. On se contentera de dire que personne n'est dupe et le fait d'avoir tout perdu ou presque n'est pas la seule responsabilité des arbitres et de la FTF...
Quelles solutions pour demain? Elles ne sont pas nombreuses. Un titre de champion se gagne sur la durée. Actuellement, nous ne savons pas trop si Ben Chikha sera l'entraîneur du Club Africain ou pas. Plusieurs joueurs en fin de contrat n'ont pas encore renouvelé leur contrat au profit du Club Africain faute d'interlocuteurs. Seul Oussama Sellami l'a fait pour deux ans. Pour les autres, rien n'est fait et c'est ce qui préoccupe le plus d'autant plus qu'il s'agit de joueurs cadres. Nous pensons à Ben Yahia, à Ouertani et au gardien Adel Nefzi qui demeure un élément indispensable pour le club de Bab Jedid, le jeune Dkhili étant encore jeune et incapable de supporter le poids d'une saisons tout seul. Aux côtés de ces joueurs, il faudrait penser à renforcer tous les compartiments pour faire face aux blessures. Pour la saison qui vient de se terminer, Ben Chikha a du se passer des services de Youssef Mouihbi depuis le début de l'exercice. L'ex marsois ne fut pas le seul à se blesser. Sans aller jusqu'à citer les joueurs qui se sont absentés pendant une période assez longue pour blessure, on se contentera de dire que Ben Chikha ou son successeur a besoin d'un effectif beaucoup plus étoffé pour faire face à une saison 2009/2010 qui s'annonce aussi chargée que celle qui vient de se terminer. Il ne faut surtout pas commettre les mêmes erreurs et si l'on exige du nouveau technicien de jouer sur plusieurs fronts, il faudrait lui donner les moyens de ses ambitions...
Ben Chikha doit-il rempiler? Sans hésitation, nous répondrons par l'affirmative. Il connaît bien le club et ses rouages. Les Dhaouadi, Messâadi, Mouihbi, Iffa, Hadhria, Hmam, et bien d'autres sont jeunes et ont effectué leurs premières armes sous sa férule. Poursuivre l'aventure avec l'Algérien serait faire preuve de sagesse. Ben Chikha a certainement fait des fautes de choix. Il a privilégié des joueurs au détriment d'autres, mais c'est inévitable pour un entraîneur qui est, chaque dimanche placé devant une obligation de résultats. Il est aisé de le critiquer, mais il est le seul à pouvoir juger du degré de forme de ses joueurs qu'il entraîne tout au long de l'année. Si nous pouvons lui suggérer une attitude à suivre, c'est celle de ne plus se fier aux mêmes joueurs pour en faire se leaders. L'usure est là pour certains et il faudrait les ménager et donner sa chance à d'autres qui nous paraissent capables de faire aussi bien que leurs aînés. D'ailleurs, ils n'attendent que l'occasion pour prouver l'étendue de leur talent.