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Les petits chanteurs des champs
Redécouvertes
Publié dans Le Temps le 11 - 03 - 2007


Par Roland et Alix Martin
Tout le monde les connaît pour les avoir vus ... en cage, hélas, alors qu'ils sont le symbole de la liberté. Certains leurs vouent une telle passion, en font un tel commerce qu'ils doivent impérativement être protégés.
Le chardonneret élégant (Carduelis carduelis) caractérisé par son front et son menton rouge vif, sa nuque noire et ses « épaules » barrées de jaune, de blanc et de noir. Son chant ravit les amateurs ... de nature.
Le pinson des arbres (Fringilla coelebs) nord-africain serait légèrement différent de l'européen mais parfaitement reconnaissable à sa calotte et nuque gris bleuté, sa poitrine rosée et ses ailes barrées de noir et de blanc. Lui aussi est un fin chanteur : la sagesse populaire affirme qu'on peut être : « gai comme un pinson » !
La linotte mélodieuse (Carduelis cannabina) est l'archétype des chanteurs inféodés aux graines des « mauvaises herbes » bannies par l'agriculture « moderne ». La nord-africaine serait typique avec son front et sa poitrine rouge, son dos cannelle foncé et sa nuque grise. Cette migratrice partielle, presque toujours en couple, anime les campagnes cultivées et les friches urbaines ensoleillées, de ses sifflements doux et de ses trilles aiguës.
Le plus curieux serait le bec croisé des sapins (Loxia curvirostra), qui se nourrit de « zgougou » dans les bois de pins d'Alep. Le plumage du mâle presque entièrement rouge et ses cris sonores : « kip kip » mêlés de trilles et de gazouillis permettent de l'identifier facilement.
Le verdier (Carduelis chloris) nord-africain serait plus grand et plus coloré en jaune lavé de vert que l'européen. Il chante tout le temps, en vol ou perché ! Aussi, des éleveurs croisent-ils les mâles avec des chardonnerets aux chants plus mélodieux et relâchent les femelles qui ne chantent pas.
Ils croisent aussi le serin cini (Serinus serinus) au plumage jaune strié de brun avec des chardonnerets, car il chante souvent, fort et mêle les trilles aux gazouillis. Le drame est qu'une très grande partie des oiseaux capturés au filet meurt rapidement : en moins d'un an, que ceux qui « chantent mal » sont sacrifiés sans pitié et qu'un véritable commerce clandestin d'exportation existe malgré les contrôles.
Une campagne nationale pour la protection des oiseaux chanteurs a été lancée sous l'égide des « Amis des oiseaux » et du « W.W.F ». Quel dommage qu'elle ne soit pas plus dynamique et qu'au lieu des rugissements des moteurs des quads et des motos, des groupes d'amateurs, guidés par des « spécialistes » de ces associations, écoutent des chants d'oiseaux, dans la forêt de Gammarth, par exemple !
Il faudrait citer aussi les mésanges, les fauvettes, les rossignols « philomèles » dont le chant est apprécié depuis l'Antiquité - « Tel chante ... comme un rossignol ! » - et bien d'autres petits chanteurs « enchanteurs » !
Tous les visiteurs sont surpris de ne pas « trouver » dans chaque parc national, un « éco-guide » capable de les renseigner, au moins, à propos de la faune et de la flore, caractéristique, présentées dans le dépliant touristique, quand il existe sur place. Il n'y a nulle part ni une paire de jumelles ni un lieu aménagé pour observer ou photographier la faune ou la flore. Des journées de séjour et d'attente patiente, à scruter en vain, le ciel, ne nous ont pas permis d'apercevoir un seul aigle royal dans les Parcs de Zaghouan ou du Bou Hedma, d'entrevoir un circaète Jean-le-blanc aux parcs du Chaambi ou un aigle botté au Bou Kornine ou au Parc d'El Feija.
Le petit fascicule présentant le Parc National d'El Feija, édité, il y a des années déjà, sous l'égide du W.W.F., présente un plan du Parc où sont indiqués des lieux privilégiés pour observer de petits oiseaux et de grands rapaces diurnes - les rapaces nocturnes pourtant présents ne sont pas mentionnés ! - Nous avons essayé de trouver ces lieux : nous n'avons trouvé personne pour nous y conduire et celui qui est le plus facile à trouver : à proximité de la Roche de Kef Negcha, est déserté par les rapaces dérangés par le bruit et les fumées des gaz d'échappement des automobiles qui viennent se garer au pied de la Roche puisqu'elles peuvent circuler dans le PARC NATUREL !

LES DISPARUS
Dans le cadre de la politique de restauration de la biodiversité et de la réhabilitation de l'environnement, prônée par le Président de la République, qu'attend-on pour réintroduire la pintade (Meleagris numida) numide ! Elle prolifère encore dans un pays frère : la Mauritanie qui n'hésitera pas à nous en offrir autant qu'on en demandera. Certes les grincements sonores et aigus qu'elle émet le matin et le soir ne sont pas très harmonieux mais sa réintroduction, outre qu'elle reconstituerait, en partie, une chaîne alimentaire détruite par l'homme, augmenterait les chances de survie et de multiplications de nombreux prédateurs : mammifères et rapaces. Elle allègerait aussi la pression de chasse que subissent les perdrix et les lièvres.
Les pintades devraient être réintroduites d'urgence dans les Parcs Nationaux de Zaghouan, du Jebel Saadine, du Jebel Chambi et du Bou Hedma où le biotope leur convient parfaitement. Les visiteurs paieraient d'autant plus volontiers un droit d'entrée - permettant de financer en partie le Parc ! - qu'ils verraient davantage de prédateurs. D'ailleurs chaque parc national devrait être doté d'un « parcours oiseaux » qui ne coûterait que de planter quelques végétaux nourriciers et de laisser couler un peu d'eau ... qui irriguerait en même temps les plantes !
Des pintades et des lapins de garenne, qui vivent sur l'île voisine de Zembra, relâchés à proximité d'El Haouaria, permettraient aux chasseurs avec éperviers et faucons de développer leurs activités et d'attirer un grand nombre de curieux, pour le profit des commerçants locaux !

LES MENACES
Les plus menacés sont les grands rapaces qui, du seul fait de la modernisation de l'agriculture et de l'élevage, sont de moins en moins nombreux parce qu'ils trouvent de moins en moins de nourriture. Nous pensons aux aigles dont nous nous sommes fait les avocats. Nous défendons surtout la cause du grand vautour fauve (Gyps fulvus) qui ne niche plus en Tunisie, depuis quelques années mais y revient parfois parce qu'il survit encore dans l'est algérien. Leur très difficile réintroduction en France a pris des années et a été très coûteuse, alors qu'en Tunisie, où on le voit encore parfois, une mesure simple et gratuite : la distribution, par les agents des forêts, lors de leurs tournées, de déchets de boucherie collectés dans les villages proches des anciens terrains de chasse des vautours, permettrait non seulement de les faire revenir mais aussi serait éminemment profitable à tous les prédateurs : milans, percnoptères et grands corbeaux aux croassements dits sinistres qui sont tous protégés. En profiteraient aussi la hyène rayée, typique d'Afrique du nord et très menacée et bien d'autres encore. Les amateurs d'écotourisme apprécieraient de pouvoir voir et photographier ces animaux plutôt que d'en apprendre l'existence par les dépliants touristiques !
Nous souhaiterions rencontrer plus souvent dans la nature des membres des « Amis des oiseaux », du W.W.F, des « Associations de protection de la Nature et de l'Environnement » guidant gracieusement des profanes découvrant la Tunisie. L'écotourisme n'est-il encore qu'un mot ? Doit-on penser qu'il vaut mieux parler de biodiversité que de s'en occuper au risque de mal faire ?


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