Alors que la saison estivale, traditionnellement consacrée aux loisirs, s'installe doucement, des citoyens insistent sur la nécessité de promouvoir les conditions de satisfaction des besoins dans ce domaine, face à l'importance croissante accordée par les Tunisiens au divertissement, avec les encouragements et la complicité ''bienveillante'' des pouvoirs publics. Occupant en moyenne durant toute l'année entre trois et quatre heures par jour dans l'emploi du temps des citoyens tunisiens, selon une étude récente officielle, les activités de loisirs connaissent un pic, en été, associé, depuis longtemps, en Tunisie, à la période de la distraction et du divertissement, au sens profond du terme. Les loisirs sont désignés en Tunisie par le terme de ''khalâa'' qui signifie le défoulement total et la libération de tous les complexes et inhibitions, à l'origine des problèmes et soucis de la vie, au même titre d'ailleurs que le mot '' loisirs '' qui comporte le sens de licence et de permissivité.
Evacuer la pression Aussi, un citoyen nous a dit comprendre et encourager parfaitement les scènes de défoulement collectif entourant les manifestations artistiques et sportives organisées dans les divers espaces de loisirs '' à condition, toutefois, de ne pas dégénérer en actes de violence et d'agressivité gratuite, sans quoi les loisirs perdent leur sens.'' En effet, a-t-il dit, les loisirs, sous toutes leurs formes, sont appelés à canaliser pacifiquement l'agressivité naturelle de l'homme, de sorte que depuis l'antiquité, les hommes s'étaient rendu compte que le théâtre et les représentations dramatiques permettaient aux gens de se défouler et d'évacuer les passions et les émotions qui les agitent. Les vacances, comme leur nom l'indique, servent à évacuer la pression accumulée tout au long de l'année. Cependant, a noté un intervenant, le risque existe en raison du débordement que les espaces de loisirs en Tunisie, commencent à connaître, à l'instar des plages de la banlieue nord de la Capitale Tunis, destination privilégiée des vacanciers et estivants du Grand Tunis. La capacité d'accueil de ces plages est restée la même et elle a été même réduite à cause de l'érosion marine, au moment où le nombre des estivants et des baigneurs ne cesse d'augmenter. Cette année, la mise en service du pont Radès - la Goulette sur le canal de navigation maritime entre Tunis et la Goulette va gonfler ce nombre, en offrant aux voitures une plus grande et meilleure facilité d'accès aux stations balnéaires de la banlieue nord. Par moment, la plage de la Goulette, à elle seule, accueille plus de 100 mille baigneurs, à la fois, par jour, sur une toute petite étendue de sable. La bande de la plage dite plage de la Goulette neuve est encombrée par les blocs de pierre élevés pour lutter contre l'avance de la mer et sert d'abri à de nombreuses barques de pêche. Des projets de réhabilitation des plages du Grand Tunis ont été arrêtés, mais leur mise en exécution tarde et devient urgente. Dans ce contexte, certains citoyens suggèrent une révision de la notion des '' plages aménagées'', notamment, dans la banlieue nord, car en étant des espaces plus ou moins réservés, elles contribuent davantage à rétrécir la marge de manœuvre de la foule des baigneurs, en particulier dans certaines plages comme celle de la Goulette et spécialement dans la minuscule étendue de plage de Goulette Neuve. Des plages auparavant sous exploitée ont été relancées et remises au goût du jour, comme celle de Raoued, mais entre temps, la zone qui l'entoure a été fortement urbanisée de sorte que cette plage se destine à la satisfaction des besoins locaux.
Eclatement des espaces Le ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine a, ainsi, bien fait de procéder, depuis quelques années, à l'éclatement du festival international de Carthage, entre l'antique théâtre de Carthage et d'autres espaces à la Marsa et Sidi Bou Saîd, pour le bien des artistes et des spectateurs. Dans cette optique, certains citoyens ont dit voir d'un bon œil la multiplication des restaurants et cafés aménagés pour recevoir les familles, dans les stations balnéaires, ''pourvu que ces établissements ne se transforment pas en moyen pour sucer abusivement l'argent des clients, ont-ils souligné. Les conditions de transport méritent aussi d'être améliorées, car les moyens existent et sont considérables, mais ils sont débordés par la forte demande. D'après nos interlocuteurs, un effort d'anticipation et d'adaptation plus soutenu interpelle les prestataires et les consommateurs, à la fois, spécialement durant ces cinq ou six prochaines années qui verront le mois de Ramadan et la période du jeûne rituel coïncider avec la saison estivale.