L'inculpé dans cette affaire est un facteur chargé de distribuer les lettres ainsi que les mandats à leurs destinataires. Au hasard de ses tournées, il s'aperçut que l'un des bénéficiaires d'un mandat-postal était absent. Il lui vint alors l'idée maléfique de traficoter le mandat pour pouvoir l'encaisser à son propre compte. Cependant au cours d'une inspection de routine, les agents de la poste découvrirent certaines lacunes, dans l'encaissement de mandats, ce qui parut suspect. Et c'est ainsi qu'une enquête fut déclenchée qui aboutit à l'arrestation du facteur et de son inculpation pour abus de confiance, faux et usage de faux. Il comparut devant la quatrième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son acte. A l'audience, il déclara que sa tâche qui consistait en distribution des lettres et des mandats, lui permettait d'encaisser des mandats pour le compte de tiers, et en leur lieu et place. Ils les leur remettaient moyennant leurs signatures. D'autant plus que le facteur porte le numéro de la carte d'identité sur la souche du mandat. Il nia de ce fait avoir falsifié ou détourné des sommes d'argent à son profit. Son avocat déclara que son client a été recruté en 1990, et était l'exemple même du fonctionnaire idéal, il était connu par son dévouement et son comportement, et que suite à une dépression nerveuse, qui a nécessité son admission à l'hôpital Errazi, avait changé de comportement. Après son congé de maladie, il reprit son travail jusqu'au jour où il a commis ces malversations. Il déclara que son client n'était pas dans son état normal lorsqu'il avait commis son acte, sollicitant de la cour les circonstances atténuantes en sa faveur. L'affaire a été mise en délibéré.