Entre l'avocat et son client, il y a indéniablement une relation de confiance. Il est le conseil, le confident de tout celui qui le choisit pour défendre ses droits et garantir ses intérêts. C'est une sorte de contrat moral qui est constitué entre eux, et qui dit contrat dit obligations réciproques à respecter par les parties qui y adhérent. En fait c'est à Rome, tel que le rapporte Tite-Live que depuis le procès de Virginie, on pouvait devant le tribunal faire appel à un conseil, l'Advocatione (l'appelé)pour la défense de ses intérêts. Plus tard ce fut les religieux qui se dévouaient pour défendre des justiciables devant le roi, et les tribunaux religieux du temps du droit canonique, ce qui explique l'origine de la toge d'avocat, rappelant la soutane. L'avocatie était donc un acte volontaire, plutôt qu'une profession, puisqu'elle était pratiquée à titre bénévole. C'est dire la noblesse de cette profession, nécessitant du reste en plus de la compétence, une certaine habileté et surtout beaucoup de courage afin d'affronter tous les obstacles, pour la bonne cause. C'est la raison pour laquelle, on dit souvent que la profession d'avocat est un sacerdoce. Le pire survient lorsqu'un avocat est pris à partie par son propre client. C'est très rare, mais cela peut arriver, surtout lorsque le client s'entête à croire qu'il a raison et cesse d'écouter les conseils de son avocat. Ce qui est encore plus aberrant, c'est lorsque l'avocat est victime de celui qu'il s'évertua naguère à défendre ses intérêts. Ce fut le cas de cette avocate dont la maison a été cambriolée par son client. Celui-ci mit au point un plan diabolique, avant de passer à l'acte qu'il commit de connivence avec un complice. Après avoir bien épié, les allées et venues de son avocate, et connu tous ses déplacements, il lui rendit visite à son cabinet. Il essaya de la retenir le plus longtemps possible, car au même moment son complice était en train de cambrioler la villa. L'avocate dira plus tard qu'elle avait soupçonné Qu'il y avait anguille sous roche, de par l'attitude de son client, au moment où il était dans son cabinet. Il reçut plusieurs appels sur son portable et essayait de répondre par métaphores afin de ne pas se faire comprendre. Il paraissait en tous les cas gêné et excité. Ses soupçons étaient en effet, confirmés, car elle constata, dès qu'elle rentra chez elle, que la porte d'entrée avait été fracturée, et que la villa était sens dessus dessous. Ses bijoux s'étaient volatilisés. Le butin a été estimé à près de dix mille dinars. Arrêtés par les agents de la brigade criminelle, les suspects nièrent en bloc les faits incriminés. Le client déclara qu'il était allé au cabinet de l'avocate, en l'occurrence la victime, afin de la charger d'une affaire. Son complice nia également les faits déclarant qu'il n'avait aucunement commis ce cambriolage. Mais le fait de nier, suffit-il à les disculper ? Le tribunal appréciera