Incroyable coïncidence ou pur hasard de calendrier, les deux dirigeants de la planète qui se détestent le plus et qui focalisent sur eux toute l'attention des médias, ont exposé leurs points de vue à un monde très attentif qui s'interroge avec une grande inquiétude sur l'avenir incertain et troublant de la région. Apparemment on prend les mêmes et on poursuit sur la même voie qui n'a rien donné jusqu'à présent. En Iran, Ahmadinejad II ne sera pas différent d'Ahmadinejad I qui persiste dans sa stratégie anti-occidentale. Ce sera presque une copie conforme. Pour le président réélu avec une majorité confortable et malgré la contestation des opposants qui demandent l'annulation du scrutin, le problème du nucléaire fait désormais partie du passé. Quant à son fonds de commerce, à savoir la destruction d'Israël, il reste intact et d'actualité et c'est lui qui lui a valu le soutien des classes populaires. Avec sa vision d'Israël, ses dénis de l'holocauste et ses déclarations fracassantes et troublantes, Ahmadinejad incarne la stratégie de la tension suivie par l'Iran au cours des quatre dernières années et certainement au cours des quatre prochaines. Cette position réaffirmée le jour de sa victoire inquiète au plus haut degré Israël et ses alliés. Le sulfureux ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Liberman a appelé le monde à agir vite pour isoler davantage l'Iran. Quant au premier ministre Benyamin Netanyahou, il reste convaincu que la menace de la paix vient de l'Iran et que le danger s'appelle Ahmadinejad. Dans un discours très attendu et exagérément médiatisé le premier ministre israélien qui a le dos au mur, qui commence à voir son crédit auprès des alliés se rétrécir a exposé sa propre vision sur la paix dans la région. Mais encore une fois, il ne s'agit pas pour les Palestiniens et pour les Arabes de mendier la paix. Il faut que certains acteurs de la scène moyen orientale se réveillent de l'actuel coma de la paix. Ce n'est pas à l'oppresseur ni au colonisateur et encore moins au bourreau de fixer les règles de la paix, celle-ci ne peut se faire qu'avec l'accord de tous dans un cadre légal et dans le strict respect des droits de chacun. Il faut qu'Israël fasse deuil de cette complaisance dont il bénéficie dans le monde occidental et qui lui a donné des forces et des ailes. Avec un Ahmadinejad auréolé par sa victoire, plus déterminé et moins complaisant que jamais, avec un Obama plus exigeant et moins partial que ses prédécesseurs, avec une Europe plus engagée et moins indifférente qu'avant, afin de ne pas rester sur le bas-côté, avec des pays arabes déterminés à ne pas se laisser coiffer au poteau par l'Iran, le rêve d'une paix juste et durable au Proche Orient basé sur le respect et la justice peut ne plus être une chimère. Le sort de la paix ou de la guerre dans cette région dépendra sûrement de la politique que ces deux hommes sont décidés à appliquer. Ne perdons pas de vue que quoiqu'il en soit c'est le sort des Palestiniens qui en dépend.