*Expérience pilote qui tendra à se généraliser puisque la Tunisie dispose de gaz naturel. En attendant il faudra penser à installer des stations d'approvisionnement... La croissance et le développement économique que connaît l'économie tunisienne a son côté caché qui est la consommation d'énergie, une denrée de plus en plus rare et coûteuse. L'industrie jouant un rôle moteur dans la croissance, c'est plutôt au niveau du secteur du transport qu'on devrait réaliser le maximum d'économie d'énergie. Le secteur occupe, en effet la deuxième place en consommation énergétique finale avec 31%. Plusieurs options sont prises pour baisser un tant soi peu le niveau de consommation d'énergie pétrolière. Le gaz naturel, énergie propre et moins coûteuse que le carburant d'origine pétrolière, est en train de se substituer progressivement à ce dernier en Europe. En Tunisie, une expérience pilote vient d'être initiée, celle de deux bus circulant au gaz naturel dans le réseau de la Transtu.
Le système de transport dans notre pays dépend à plus de 99% des produits pétroliers. Au sein de l'Agence Nationale pour la Maîtrise de l'Energie on considère que « le gaz naturel en tant que carburant pour les véhicules constitue une solution prometteuse pour diminuer les émissions atmosphériques et sonores des véhicules et favoriser la réduction de la dépendance énergétique du pétrole ». Depuis 2001 deux opérations ont été engagées, l'acquisition par la STEG de 12 véhicules roulant au gaz naturel et l'essai d'un bus par l'ANME. Depuis hier, une nouvelle étape semble être franchie par l'acquisition de deux bus fonctionnant au gaz naturel. Les deux véhicules de transport public seront cédés à la Transtu. C'est le fruit d'une coopération tuniso - italienne engagée depuis des années. Cette coopération vise à permettre à nos experts de maîtriser les techniques de réception et d'homologation des véhicules fonctionnant au gaz. Le Ministère du Transport, conformément aux décisions présidentielles du 13 octobre 2006, a engagé tout un programme au profit des professionnels du transport routier pour introduire progressivement, à compter de 2007, ces véhicules. Pour Ben Aîssa Ayadi, Directeur Général de l'ANME, « la donation de ces deux bus s'inscrit dans le cadre de la politique énergétique de l'Etat » tout en rappelant que « 21% des rejets à effet de serre proviennent du transport ». Avec l'introduction prochaine de ces deux bus dans le circuit du transport à Tunis les autorités espèrent généraliser cette expérience. D'ailleurs pour l'ambassadeur d'Italie à Tunis : « Ce n'est là qu'un début...L'amélioration du niveau de vie des Tunisiens engendre des problèmes consécutifs qu'on connaît dans les pays avancés. En Italie le transport au gaz a beaucoup de succès» déclare- t - il. M. Mohamed Ben Fadhel, Directeur Général du transport terrestre affirme que « la Société tunisienne du transport va exploiter les deux bus à titre commercial. C'est un don du gouvernement italien. La décision du Chef de l'Etat d'accorder l'attention requise au transport public nécessite en les cas d'espèce de fournir davantage d'efforts pour l'implantation des stations d'approvisionnement. » Cela entraînera des obligations pour tout le monde. L'implantation de cette énergie n'est pas, seulement, liée à l'environnement. C'est aussi une question de coût. Le gaz naturel est disponible en Tunisie et il est plus facile de l'utiliser. « Les deux bus permettront de mesurer les consommations réelles en comparaison avec la consommation annoncée », ajoute, non sans optimisme le Directeur Général du transport. Tous les intéressés attendent que l'appel d'offre lancé par la SNDP pour l'installation de trois stations d'approvisionnement aboutisse, pour voir comment évolueront les choses. Une expérience à suivre.