Cela fait longtemps qu'on en a fini avec Sheherazade. Cela fait déjà un certain temps que la femme est au centre des préoccupations de la société arabe. Le paysage reste néanmoins contrasté. Les pesanteurs du passé où la femme arabe est réduite au rôle mécanique d'horloge biologique, où elle reste cette muse soumise aux lubies de Si Essayed, eh bien ces pesanteurs hypothèquent encore l'émancipation des femmes. Il ne s'agit pas d'extrapoler, de faire dire au Coran ce qu'il n'a pas dit sur les femmes. Toute instrumentalisation fallacieusement religieuse serait brandie pour marginaliser le débat. Le Congrès de Tunis se veut une vision tout autant introspective que prospective de la condition de la femme arabe. Que la Tunisie soit le porte-étendard du réformisme, cela coule de source. Et c'est dans notre modèle, dans la place qu'occupe la femme tunisienne dans la société que ses sœurs arabes trouveront refuge et réconfort moral. Pays du Code du Statut Personnel, l'exception tunisienne a dépassé le stade de l'émancipation pour mettre en place les réquisits d'une dynamique décisionnelle et participative de la femme arabe. La présidence tunisienne assurée par Madame Ben Ali brasse large. Beaucoup de femmes arabes vivent encore dans l'analphabétisme et la pauvreté. Beaucoup d'entre elles sont écrasées par des lois machistes. En fait le combat s'annonce encore long. Car la société arabe sont encore composite. Pire: disparate.