La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a eu à juger une affaire de vol et falsification de chèque dans laquelle était impliqué un sexagénaire. Les faits de cette affaire ont éclaté suite à une plainte déposée par un jeune homme déclarant qu'il avait perdu son chéquier dans un moyen de transport commun. Quelques temps après il fut avisé par sa banque que les chèques portés disparus ont réapparu chez un sexagénaire qui a imité sa signature pour encaisser la somme de 100 dinars. Arrêté, le suspect nia les faits, clamant son innocence. Il déclara qu'il est un commerçant de bijoux. Il reçoit chaque jour des clients et des commerçants dont quelques uns paient en espèces et d'autres par chèques. Il affirma qu'il avait reçu le chèque de la part d'un client dont il ignorait l'identité et ignorait même qu'il s'agissait d'un chèque volé ou falsifié. Il ajouta que si c'était lui qui avait volé le chèque il n'aurait pas libellé la somme de 100 dinars. Il aurait porté un montant plus important. Le commerçant affirma que le jour des faits il s'est dirigé vers la banque pour encaisser les chèques, il fut surpris par l'agent qui l'informa que le chèque était sans provision, et qu'il était volé et falsifié de surcroît. Le banquier a ensuite averti la victime qui a informé les agents de l'ordre. Le sexagénaire ayant eu vent de l'enquête prit la fuite et disparut de la circulation. Un mandat de recherche a été lancé à son encontre et il fut inculpé de vol et de falsification de chèque, et condamné par défaut à une peine de prison. Il formula opposition et a comparu devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son acte. A l'audience il réitéra ses aveux clamant son innocence. Son avocat plaida la bonne foi du commerçant et sa bonne réputation et déclara qu'il a été victime de la part d'une tierce personne qui lui a remis le chèque litigieux. Concernant le délit de fuite l'avocat affirma que son client prit de panique n'a pas su comment réagir et préféra ne pas se présenter à l'audience. Sur cette base il sollicita du tribunal l'acquittement de son client et de prendre en considération son âge et sa situation sociale. L'affaire a été mise en délibéré.