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Imagine-t-on, un moment, une pénurie ?
Histoires d'eau
Publié dans Le Temps le 08 - 07 - 2009

Il est encore des gens chez nous qui croient que l'eau est une ressource inépuisable, alors que ce n'est pas le cas. Aussi-a-t-on besoin d'un travail de longue haleine pour changer les mentalités et les mauvaises habitudes de ces gens insouciants qui doivent être conscientisés en matière de consommation d'eau.
Quand on sait qu'un boyau d'arrosage dépense 1000 litres d'eau à l'heure, soit l'équivalent de ce qu'un homme a besoin de boire pendant toute une année, il y a de quoi s'alarmer. Ces robinets qu'on laisse mal fermés après usage, à la maison ou à l'école, ces chasses d'eau qu'on ouvre tout grand, ces baignoires qu'on remplit jusqu'aux bords pour prendre un bain, cette voiture qu'on lave à grande eau deux ou trois fois par semaine et tant d'autres gestes inutiles fait quotidiennement, par insouciance ou par maladresse, qu'on peut pourtant éviter ! Ce gaspillage d'eau s'intensifie chez nous pendant la saison estivale surtout les jours de grosses chaleurs : les douches à longueur de journée, les piscines gonflables utilisées de plus en plus chez nous qu'il faut remplir chaque jour de nouveau, les grands ménages entretenus de nos foyers à la veille des occasions (ô combien nombreuses !) familiales et religieuses qui coïncident avec la saison estivale (mariages, ramadan...) où l'on gaspille d'énormes quantités d'eau. Ajoutons à cela la consommation sans cesse galopante des eaux minérales dont l'industrie devient de plus en plus développée ces deux dernières décennies en Tunisie ; de 7 litres par an et par habitant en 1987, la moyenne de cette consommation atteint aujourd'hui plus de 45 litres. Selon des statistiques officielles, en 2008, les Tunisiens ont consommé, 650 millions de litres d'eau minérale, contre 450 millions de litres en 2007. Soit 200 millions de litres d'eau minérale de plus en une année seulement. Au rythme où vont les choses, resterons-nous toujours à l'abri d'une pénurie d'eau ?
Un récent rapport de la Banque Mondiale sur l'eau dans le monde arabe offre un exemple complet d'idées, d'analyses et de réflexions sur la manière de gérer de façon plus efficace et plus durable les ressources en eau dans les pays arabes. " Water in the Arab World: Management Perspectives and Innovations " (L'eau dans le monde arabe : perspectives de gestion et innovations) traite de questions relatives à l'eau aussi diverses que l'impact prévu du changement climatique sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'irrigation, les technologies de dessalement et la diplomatie dans le domaine de l'eau. Ce rapport fait remarquer qu' " étant donné que l'eau est rare et qu'elle est utilisée à diverses fins concurrentes, la région a besoin d'une stratégie qui va au-delà des simples solutions techniques pour revoir le régime des droits, le cadre réglementaire et les partenariats public-privé dans le domaine de l'eau. " Ce rapport traite également du réchauffement climatique mondial en tant que " principal moteur de l'amélioration de la gestion de l'eau et de l'innovation ". Le rapport présente en outre les expériences des pays dans cinq domaines de la gestion de l'eau, à savoir, " l'approvisionnement, la distribution, la gouvernance, les responsabilités et l'ingénierie ". Les 24 chapitres du rapport traitent des " principaux enjeux relatifs aux politiques de gestion de l'eau, du rôle qu'occupent la voix des populations et les choix dans le processus décisionnel, de l'impact des lois, règlements et autres mesures relatives à l'eau, des expériences en matière de délégation des services d'eau au plus bas niveau de gestion et des études prospectives sur de nouvelles approches d'investissements dans le domaine de l'eau. "

Situation alarmante
En effet, la situation en matière d'eau est si alarmante qu'elle suppose l'adoption d'une nouvelle stratégie commune à tous les pays de la région afin d'éviter une éventuelle pénurie en eau dans les années à venir. Selon le rapport de la Banque Mondiale, la température et la variabilité de l'eau augmenteront dans plusieurs pays de la région et que les précipitations vont également diminuer de 30 % d'ici 2050. Le rapport confirme les tendances observées au cours de la dernière décennie en Algérie, au Maroc et en Tunisie où " les données historiques sur la configuration des pluies ne permettent plus de faire des projections exactes pour les précipitations futures. ". Parmi les solutions proposées par le rapport, on retient celle qui appelle ces pays à " mettre au point un ensemble de réformes qui s'attaquent tant aux problèmes de demande en eau (mesures incitatives pour encourager les agriculteurs à passer à des récoltes avec une meilleure productivité de l'eau) qu'aux problèmes d'approvisionnement (conservation de l'eau par la modernisation de l'irrigation et un meilleur suivi du cycle eau/évapotranspiration) "

Recherche de ressources non conventionnelles
La Tunisie, prise dans le contexte arabe ou maghrébin, n'est donc pas à l'abri d'une menace de pénurie qui pèse sur les pays de la région. Aussi faut-il veiller à assurer une gestion optimale des ressources en eau aussi bien disponible que potentielle. Dans une étude scientifique réalisée par l'Institut National Agronomique de Tunisie, on peut lire les données suivantes concernant la situation de la Tunisie en matière d'eau. " La Tunisie reçoit en moyenne un volume d'eau de 36 Milliards de m3 de précipitations annuelles alors que le potentiel en eau est de 4,570 Milliards de m3 : 2,700 Milliards de m3/an représentent les eaux de ruissellement et 1,870 Milliards de m3/an vont alimenter tous les ans les nappes qui constituent les ressources renouvelables en eaux souterraines. " Il ressort de cette étude que " La confrontation entre les ressources et les besoins, qui croissent d'une année à l'autre, fait apparaître un déficit. " Pour combler ce déficit, une stratégie s'articulant sur la recherche de ressources non conventionnelles et l'économie de l'eau a été adoptée depuis quelques années par les autorités compétentes. Cette stratégie comporte essentiellement la réutilisation des eaux usées et traitées, la réutilisation des eaux de drainage, le développement des techniques d'économie d'eau (eau potable et irrigation) et le transfert de l'eau. Malgré les efforts fournis par l'Etat dans ce domaine et en raison de la croissance de la population et des besoins en eau potable, les ressources d'eau se feront de plus en plus rares. La stratégie hydraulique, basée sur une politique des barrages et de transferts du Nord et du centre vers le littoral qui est menée depuis trois dernières décennies semble probante dans une certaine mesure. Mais qu'en est-il de l'évolution prévisible des ressources dans les prochaines décennies ? Les changements climatiques et les fluctuations de la moyenne pluviométrique, l'utilisation irrationnelle de l'eau par les industries et les ménages sont autant de facteurs qui incitent à se pencher sur ce problème des eaux pour prévenir une sérieuse pénurie dans l'avenir.

Potentialités
Il est vrai que les potentialités en eau sont actuellement relativement rassurantes, mais des mesures prévoyantes sont de rigueur. D'après les statistiques récentes, la Tunisie dispose d'environ 4,6 milliards de m3 d'eau mobilisable : 60 % coule en surface, 40% sont souterraines mais 80% des ressources en eau sont situées dans le nord du pays tandis que 70% des eaux souterraines sont au sud. Chaque Tunisien dispose donc théoriquement de 450 m3/an soit un seuil en dessous du " stress hydrique ", fixé communément à 500m3 par an et par habitant. Le pays est aussi doté de nappes phréatiques au nord et d'un énorme potentiel constitué par les nappes d'eau fossiles (aquifères) au sud. On fera remarquer que la salinité est plus élevée (1,5g de sel/litre) au nord. D'autres statistiques faites en 2004 mentionnent que la Tunisie est équipée de 29 barrages classiques, 221 autres barrages et 741 lacs de montagne, de 5 200 forages profonds et 130 000 forages de surface.
Face aux risques de pénuries ou de surexploitation, le gouvernement tunisien doit encore renforcer les mesures prises depuis les années 1980 qui visent à réduire les gaspillages, à rationaliser la consommation et augmenter le potentiel d'eau par la révision de la tarification s'il s'avère que la tarification progressive adoptée par la SONEDE n'est pas efficace, l'augmentation des stations de traitement des eaux usées ; l'investissement dans les usines de dessalement avec osmose inverse (une solution qui demeure possible et idéale, quoique très coûteuse), l'aménagement des lacs collinaires qui sont très nombreux dans la dorsale tunisienne, ce qui permet la rétention des eaux pouvant servir à l'irrigation et à l'alimentation des villes dont la population est en croissance ; l'intensification des travaux de forage dans les nappes fossiles dans le Sahara et l'aménagement des terrasses de cultures afin de limiter les écoulements ou de talwegs.
Hechmi KHALLADI

Sources ; http://www.oieau.fr/international/pays/OIEau_Tunisie.


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