Le débat sur Yasmine Hammamet (Cf. p.3) est édifiant. C'est, sans doute, la première fois que les professionnels disent les choses comme elles sont : une station qui a tout, mais qui n'offre rien ; un projet " copié-collé ", justement sur Al Kantaoui, mais dont la rentabilité ne garantit guère, dix ans après, de retour d'investissement. A-t-on vu trop grand ? La question n'est pas là, car le tourisme tunisien a un devoir d'ambition. Mais à l'évidence, si cette merveille est demeurée figée, " sans âme ", oui, sans âme, c'est parce que le béton a précédé les idées, parce que l'amateurisme s'est érigé en règle et qu'à peu de frais l'improvisation, le clientélisme et l'individualisme des hôteliers ont sapé toute velléité de groupements d'intérêts. Si un 5 étoiles brade ses nuitées à des tarifs de 3 étoiles, que reste-t-il pour les autres ? Et peut-on prétendre à une bonne qualité de services ? Cela fait que les professionnels évoluent en rangs dispersés. Et l'administration ? Dès lors, qu'elle déclare ne pas avoir " de visibilité ", elle se déjuge elle-même. Sans tour de contrôle, on navigue à vue, ce que fait exactement Yasmine Hammamet depuis, déjà, dix ans.