Le Temps -Agences - Aucun accord n'est à attendre de la conférence des ministres de l'Environnement du G8, de Chine, d'Inde, du Brésil, du Mexique et d'Afrique du Sud qui a lieu du 15 au 17 mars à Potsdam, près de Berlin, a déclaré le ministre allemand Sigmar Gabriel hier. "Il s'agira avant tout de mettre sur la table les thèmes qui nous préoccupent", la biodiversité aujourd'hui et le réchauffement climatique demain, a affirmé M. Gabriel avant l'ouverture dans la soirée d'un sommet réunissant les pays responsables de deux tiers des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Le ministre, dont le pays préside le G8, a dit son intention de lancer l'idée d'un rapport sur les conséquences économiques de la destruction de la biodiversité, sur le modèle du rapport de l'économiste Nicholas Stern sur l'impact économique du réchauffement climatique. "A Potsdam, nous voulons parler clairement des barrières qui ont jusqu'ici freiné une avancée" des négociations internationales sur le climat et "des moyens de les écarter", a relevé le ministre au cours d'une conférence de presse commune avec le dirigeant de l'Organisation des Nations unies pour l'environnement (PNUE) Achim Steiner. "Il est urgent de donner un élan politique aux négociations internationales sur le climat", pour "pouvoir gérer la mission du siècle", a dit le ministre. "Le plus grand défi sera politique", a renchéri M. Steiner, tout en se félicitant d'une "multiplication récente des chances" d'une entente entre les pays du G8 (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne, Japon, Etats-Unis, Canada, Russie). Une grande difficulté des négociations sur le climat sera de convaincre des pays émergents qui craignent de devoir sacrifier leur croissance à la cause environnementale, comme l'Inde et, dans une moindre mesure, la Chine. "Il faut éviter de donner l'impression aux pays en développement que les pays industriels leur font porter leur fardeau," a souligné M. Gabriel. Pour cela il faut montrer l'exemple, leur transférer des technologies, et les aider à s'adapter aux conséquences irréversibles du réchauffement déjà entamé, a-t-il plaidé. La réunion dans le château historique de Cecilienhof servira à sonder le terrain avant le sommet du G8 du 6 au 8 juin à Heiligendamm (nord de l'Allemagne) et le lancement officiel en décembre prochain à Bali de négociations pour assurer une suite au protocole de Kyoto, qui expire en 2012.