Que peut-on retenir de ce match amical disputé à Sousse entre l'E.N.Tunisienne et celle de la Côte d'Ivoire ? D'abord, il convient de signaler que cette rencontre amicale intervient à quelque 20 jours de l'important sinon décisif Nigeria-Tunisie. Un match clé pour les Tunisiens qu'il ne faut absolument pas rater. Ensuite, pour être prêts à ce rendez-vous, il appartient à Coelho et son staff d'arrêter des choix que l'on veut définitifs puisque le temps presse et les joueurs ont besoin d'un temps d'adaptation pour que l'entente entre eux soit la meilleure possible et la cohésion totale. Or, ce que nous avons vu avant-hier à Sousse ne s'inscrit guère dans cet ordre. La Tunisie, bien que volontaire a manqué de percussion dans la zone de l'adversaire, carence décelée par l'entraîneur de la Côte d'Ivoire Halilhodzic au coup de sifflet final de l'arbitre Libyen Wahid Salah. On a souvent vu Issam Jomaâ "traîner" seul parmi les défenseurs ivoiriens sans qu'il soit réellement soutenu par Darragi et Ben Dhifallah. Une option qui en dit long des préoccupations de Coelho qui insiste avant tout sur la bonne tenue défensive avant de se soucier de la performance de l'attaque. Or, le 6 septembre prochain à Abuja, il faudra de la réussite à ces deux niveaux du jeu en plus de la contribution utile de l'entrejeu.
Une défense bien soudée La Tunisie peut se targuer de posséder une bonne défense capable de résister aux attaquants les plus futés même si l'on n'a pas vu à l'œuvre ce diable de Didier Drogba (blessé, au cours du match de la supercoupe d'Angleterre, disputé samedi dernier) et l'insaisissable Kader Keïta qui aurait pu bien s'extérioriser sur un terrain qui lui est familier. Autour d'un Hagui tout simplement magistral, Seïf Ghézal très sûr de lui et très autoritaire sur l'homme, Souissi s'est acquitté convenablement de sa tâche tout comme Ammar Jmel au flanc gauche mais qui ne peut-être utilisé que lorsqu'il s'agit d'un choix plutôt défensif. Entre ces éléments, l'entente a été quasiment parfaite et nous ne pensons pas que Coelho apportera des changements à ce quatuor même, si l'option Mikari sur le flanc gauche pour épauler l'attaque pourrait être envisagée.
Le maillon faible Il est communément admis que pour faire éviter à la défense le poids du match, l'entrejeu doit être performant. Le sélectionneur national, d'entrée, opte pour un trio de pivots : Korbi, Taider et Ragued. Si le premier se cherche encore dans cette sélection du fait surtout du manque de savoir dans le travail de récupération, le deuxième (Taïder) dont c'est une première avec l'E.N, a montré de belles choses dans l'anticipation et la relance. Un joueur qui pourrait convaincre Coelho. Houcine Ragued cependant a été égal à lui-même et d'une utilité certaine. On ne sait pas si Coelho révisera ou non son choix au sujet de ce trio. Korbi demeure en effet moins utile que ses deux compères même dans un dispositif porté sur la défensive. A Abuja, il ne s'agira pas de ne pas perdre, il faudra disputer ses chances jusqu'au bout et pour y parvenir les choix devraient être autrement conçus.
Jomaâ seul à la pointe de l'attaque ? ! En effet, la Tunisie ne pourrait pas surprendre les Nigérians chez eux si l'attaque se contentait de peu. Certes, Coelho compte beaucoup sur la vitesse d'exécution en phase de transition, mais il n'en demeure pas moins vrai qu'une attaque à deux têtes soutenue par Darragi et Ben Dhifallah pourrait faire mal devant. Face aux Ivoiriens, Jomaâ qui affirme qu'il est prêt à 100%, s'est tout simplement ennuyé au milieu de quatre défenseurs. L'on a essayé Allagui mais le résultat fut le même : l'attaque n'est certainement pas le fort de l'équipe !
L'heure n'est plus à l'expérimentation Abuja, c'est demain et à l'E.N.Tunisienne, on se cherche encore. Coelho, face à la Côte d'Ivoire, a procédé à une large très large même revue d'effectif. Huit remplacements au total ! A quelques jours du match à livrer au Nigeria pour le compte de la CAN et du Mondial 2010, on ne sait pas trop quelle serait la formation type que pourrait composer le sélectionneur national. Des remplaçants ayant fait une apparition dans le match (dont Ben Yahia durant 4 minutes ( ? !)) on ne sait pas qui de Ben Saâda, Mikari, Ghariani, Zitouni, Felhi, Hammami, Ben Yahia et Allagui, sera ou seront parmi le onze type.
La C.I, c'est du solide ! Les Eléphants de la Côte d'Ivoire sans trop s'investir dans ce match ont tout de même confirmé qu'ils forment une équipe performante au niveau des trois compartiments du jeu. Une défense athlétique et solide, un milieu entreprenant et une attaque capable de tout même en l'absence de Drogba et de Keïta. Autant dire que cette constellation de joueurs talentueux qui opèrent tous en Europe et au sein des équipes pour la plupart parmi les plus huppées du vieux continent, peut valoir bien de satisfaction à son pays. Vahid Halilhodzic, le coach de la Côte d'Ivoire invoque certes la fatigue de ses joueurs sollicités un peu trop par un calendrier démentiel, mais n'a pas été tendre envers quelques-uns de "ses" Eléphants. Il leur a même reproché le manque de sérieux au cours du match et leur maladresse dans la zone tunisienne. Ne terminons pas sans dire que ce match a constitué pour les deux équipes un bon test, faisant déceler que, côté tunisien, bien des choses sont à revoir.