Portugais et Ivoiriens ont des individualités de charme, même si la participation de Drogba reste la grande énigme Portugal-Côte d'Ivoire est le premier match de cette Coupe du monde qui oppose deux équipes techniques, offensives et qui ont toujours compté sur leur fond de jeu pour gagner. C'est le premier face-à-face entre ces deux sélections dans un Mondial. Chose qui va motiver les 22 joueurs à se donner à fond pour réussir la première. La question qui domine l'avant-match est la suivante: Drogba sera-t-il de la partie? Celui qu'on désigne comme l'un des meilleurs attaquants de la planète s'est blessé à la main lors d'un match amical. L'opération ayant réussi, l'Ivoirien a pu retrouver le groupe depuis vendredi, mais sa participation reste compromise. Peut-être qu'Ericsson jouerait cette carte en dernière minute, question de perturber Quieroz, le sélectionneur portugais. Une chose est sûre, les Portugais ne s'intéressent pas à cette question (ou font semblant), ils veulent compter sur leurs atouts, sur leur technique et la qualité du spectacle qu'ils offrent chaque fois qu'ils jouent, pour gagner le premier match. Pour les "Eléphants", on est content de l'apport de Sven Goran Ericsson, l'homme qui a changé la "mentalité du groupe", comme le dit Yahia Touré, le métronome du milieu. Après Halilhodzic et son management austère, c'est au tour du Suédois de trouver la solution à cette question problématique: qu'est-ce qui manque à cette Côte d'Ivoire pour triompher sur le plan mondial? La qualité de spectacle qu'ils ont offerte lors du Mondial 2006 n'est pas compatible avec les résultats acquis. Est-il écrit que les Ivoiriens seront toujours cette équipe qui joue bien, mais qui n'obtient rien ? A voir l'équipe qui jouera le Portugal, on peut dire que l'expérience des cadres tels que les frères Touré (Yahia et Kalou), Zokora, Keïta, Gervinho et Dindane, qui jouent tous en Europe, sera le premier atout aujourd'hui. On n'aura pas du tout peur pour les possibilités des Ivoiriens même privés de Drogba, mais on redoutera leur manque de lucidité et de rigueur défensive. Ronaldo par-ci, Ronaldo par-là Les Portugais comptent toujours sur leur talent et sur la puissance et l'explosivité de leurs attaquants. La star? C'est bien entendu Ronaldo qui fait la pluie et le beau temps. Après une grande saison au Real Madrid, le chouchou du public portugais n'est pas venu pour faire de la figuration. Il veut gagner la Coupe du monde, il veut remporter le bras de fer avec Messi, et il veut succéder à Eusebio dans le cœur de son peuple. On retrouvera donc Deco dans le rôle de régisseur en dépit du poids des années, l'intenable Carvalho dans l'axe défensif et Simao, un ailier pur technicien, mais on n'oubliera pas que Nani sera le grand absent… Le métier et le capital années de football de haut niveau vont faire du Portugal un favori. Ce qui est sûr, c'est que ce sera un match offensif, ouvert comme le veut le public. Sur le terrain, les calculs vont changer, l'envie de gagner primera sur l'envie d'offrir du beau jeu. L'enjeu est de taille pour deux équipes charmantes et très fortes sur le plan individuel. Les duels musclés à l'entrejeu, ça ne manquera pas du tout!