* Prix défiant toute logique Depuis près d'une quinzaine d'années, le visage de La Marsa a changé. En effet, des immeubles ont fleuri à l'entrée, à proximité et même à l'intérieur des mythiques Marsa-Ville et surtout Marsa-Plage. On en dénombre plus de 10 à Marsa Plage allant de petits et moyens immeubles aux grandes bâtisses qui, pour la plus part surplombent la mer. Un développement effarant compte tenu de la rapidité avec laquelle cette nouvelle forme d'urbanisation se développe.
Constructions à étages Dépassant souvent les quatre et cinq étages, ces immeubles qui jouissent dans la grande majorité d'une vue sur mer gâchent la vue de ce panorama même vue aux maisons personnelles et individuelles. Certains riverains se plaignent même de l'incommodité engendrée par la recrudescence de l'immobilier. En effet, outre la vue, l'air marin qui caractérise la ville balnéaire de La Marsa est bloqué par les murs en béton et par l'aspect compact et rapproché des immeubles. Les plus anciens habitants racontent qu'un demi-siècle auparavant, à la place des façades et des cloisons, il existait un jardin qui surplombait le fameux " boulevard ". Les fleurs et les arbres ont été troqués contre des briques et des ciments. Outre l'essence même de La Marsa et de son identité qui culminent en la vue et l'air marin, le développement urbain incommode et contrarie par la population augmente sensiblement alors que l'infrastructure demeure rudimentaire, non adaptée à accueillir tant d'habitants et surtout un flux de véhicules considérable.
Et la municipalité Pour pallier ce problème, la municipalité entreprendra l'agrandissement de la route à l'entrée de La Marsa pour passer d'une chaussée à deux voies à une chaussée à quatre voies dans les sens de l'aller et du retour. Si cette mesure permet de remédier partiellement aux embouteillages qu'en est-il à l'intérieur de l'agglomération ? Aucune mesure n'est à ce jour prise ! Les embouteillages au sein de Marsa-Ville et Marsa enregistrent une augmentation sensible chaque année dont le pic est atteint en été. Si les vacanciers et estivants en sont responsables, une grande responsabilité revient à la construction effrénée d'immeubles dans un espace assez reduit. Rien ne dissuade, l'achat ou la location d'appartements à la Marsa Plage. Le prix d'achat varie selon la superficie, l'orientation et l'emplacement de l'habitat.
Les prix Les prix sont compris entre 200 mille dinars et 250 mille dinars pour des S+1 alors qu'ils atteignent les 400 mille dinars voire plus (500 à 600 mille dinars) pour des appartements plus spacieux. Des prix exorbitants pour des logements en commun. La location de tels logements connaît lui aussi flambée des prix. Entre 550 dinars et 1000 à 1500 dinars par mois, le tarif des logements destinés à la location a progressé ces dernières années. Ni la flambée des prix ni l'infrastructure rudimentaire ne dissuadent les gens à acquérir un appartement à La Marsa. Eldorado pour certains, lieu de vacances pour d'autres, la ville balnéaire attire bien une nouvelle forme d'habitants. La recrudescence de l'urbanisme à La Marsa dénature la ville, la rend parfois invivable. Que reste-t-il de l'image de l'ancienne Marsa qu'on admire sur de vieilles carte-postales ? Rien sinon quelques bâtisses dont la survie est incertaine face au développement. La mémoire de La Marsa disparaît petit à petit pour céder la place aux fruits de l'entrée dans la mondialisation. Les immeubles qui fleurissent défigurent l'image idyllique que l'on connaissait et une nouvelle image uniforme et insipide est en train de se forger. Que restera-t-il de la mémoire et du patrimoine " marsois " si les derniers vestiges de l'époque beylicale et celle du protectorat venaient à disparaître ? Personne ne le sait et personne ne s'en soucie réellement. Pour conclure nous emprunterons la logique du poète qui écrit : " qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse " pour dire : " qu'importe l'écologie, pourvu qu'on ait le profit "...