Le Temps-Agences - Une délégation de sénateurs américains a déclaré hier à Tripoli avoir signifié aux autorités libyennes l'opposition des Etats-Unis à une possible libération d'Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, le Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie. "Nous avons clairement fait savoir aux autorités libyennes que nous sommes résolument opposés à sa libération", a déclaré le sénateur John McCain, au cours d'une brève conférence de presse, à l'issue d'une visite de vingt-quatre heures en Libye. "Nous croyons savoir qu'aucune décision n'a été prise concernant une libération de Megrahi", a toutefois précisé le candidat républicain malheureux à la présidentielle de 2008, qui conduit la délégation. Pour le sénateur indépendant Joseph Lieberman, "les relations entre les Etats-Unis et la Libye pourraient être testées au cours des prochains jours si Abdelbaset Al-Megrahi est libéré par les autorités écossaises", rappelant que 189 Américains sont morts dans l'attentat contre le vol 103 de la Pan Am au-dessus du village écossais de Lockerbie en 1988, qui avait fait 270 morts. "Si M. Megrahi est libéré, il y aura une réaction très négative du peuple américain", a-t-il estimé, mettant en garde contre les "dommages" que pourraient subir les relations entre Washington et Tripoli. Les Etats-Unis ont fait savoir jeudi qu'ils souhaitaient que M. Megrahi, qui purge une peine de prison à perpétuité avec 27 ans incompressibles, reste en prison à vie. Les télévisions britanniques BBC et Sky News avaient rapporté mercredi soir que M. Megrahi, atteint d'un cancer de la prostate, allait être libéré et renvoyé dans son pays avant le ramadan qui commence en Libye le 21 août. Mais le gouvernement écossais a qualifié ces informations de "conjectures", affirmant qu'"aucune décision n'a été prise". M. McCain a indiqué que la délégation américaine avait été reçue par le numéro un libyen Mouammar Kadhafi et a eu des "rencontres productives" avec les responsables libyens, dont le conseiller à la Sécurité nationale libyenne, Moatassim Billah Kadhafi. Outre MM. McCain et Lieberman, la délégation compte également dans ses rangs les sénateurs républicains, Lindsay Graham et Susan Collins.