A la veille du mois saint, le mois du jeûne, de la méditation et de l'abstinence, les ménages Tunisiens dépensent sans limites et sans calcul. Aux marchés de gros comme ceuxde détail, aux super comme aux hypermarchés, c'est l'embouteillage. Tout est prisé, même les commerçants ambulants ne dérogent pas à la règle de bousculade et d'afflux massive des consommateurs. Des comportements outrés et abusifs qui ne font qu'alourdir la facture et éroder le pouvoir d'achat des ménages. Il s'agit d'une " autodestruction " du budget familial. Un approvisionnement démesuré et anarchique comme si, on annonçait une pénurie de stocks. Les consommateurs Tunisiens rompent ainsi avec la théorie économique stipulant : Quand les prix augmentent, la demande baisse ; et quand l'offre augmente, les prix baissent. Le comportement d'achat des Tunisiens ne semble correspondre en aucune façon à aucune théorie économique. Quelsque soient les prix, le pouvoir d'achat, la conjoncture..., le Tunisien n'est pas prêt à maîtriser et assagir ses appétences. Du côté de l'état d'approvisionnement du marché, l'offre est dans l'ensemble normale. Au mois de juin 2009 et selon les échos des circuits de distribution publiés par le ministère du Commerce et de l'Artisanat, l'offre des légumes et des fruits est dans l'ensemble satisfaisante. Pour les légumes : l'offre est en progression pour les tomates, la pomme de terre, elle est normale pour les piments doux et les piments piquants et elle est abondante pour les oignons secs. Pour les fruits, l'offre est en progression pour les pêches, les pastèques et les melons et elle est normale pour les amandes vertes. S'agissant des produits de la mer, l'offre sur le marché reste plutôt insuffisante. En se référant aux échos sur les états d'approvisonnement du marché de fruits et de légumes, on déduit qu'il n'y a pas de quoi se faire de soucis. Pourquoi donc cette course contre la montre pour acheter, acheter rien qu'acheter tout et rien. Un rythme d'achat qui risque peut-être de faire flamber l'inflation. L'inflation s'est pourtant arrêtée au mois de juillet 2009 à 3,3% contre 5% au cours de la même période de l'année 2008 et 3,1% en 2007. Par glissement mensuel, l'indice des prix à la consommation familiale a augmenté au mois de juillet à 0,7%, soit la hausse la plus importante de prix enregistrée depuis le début de l'année. Et bien que le niveau général de prix des biens d'alimentation n'ait augmenté que de 2,7% au mois de juillet 2009, faut-il s'attendre à une recrudescence du niveau général des prix au cours du mois de Ramadan ?. Déjà, certains consommateurs déplorent la hausse des prix notamment pour la pomme de terre et les œufs. D'autres s'interrogent s'il n'y aurait pas d'autres enchérissements de prix. De toutes les manières, à ce rythme là le pouvoir d'achat des ménages sera mis à rude épreuve d'ici l'Aïd.