Le mois de Ramadan a son charme bien particulier. Une ambiance spéciale, celle du train-train ramadanesque mais avec la frénésie des achats. Durant ce mois sacré on dépense beaucoup. La tentation est grande et on ne recule pas pour aller s'approvisionner en légumes, en fruits et en viandes. Mais à quel prix ? Une virée du côté du marché de Nabeul renseigne sur la fièvre que connaissent les étals. L'offre en produits fortement consommés durant ce mois sacré de Ramadan est suffisante mais les prix des fruits et légumes flambent. Il est impossible de ne pas remarquer cette envolée, puisque certains produits, notamment les fruits, sont déjà hors de prix pour les classes moyennes. Si, pour le poulet, on relève une certaine stabilisation du prix à 4d200 le kilo, pour la viande rouge, la hausse est bien là. Elle a connu une augmentation de quelques dinars, passant de 12 à 14 D. « C'est trop cher », nous dit Asma qui ne cache pas sa surprise devant la flambée des prix de viande. « Du jamais vu, les prix grimpent. Ma bourse ne me permet pas d'acheter chaque jour de la viande. C'est devenu inaccessible » dit-elle. Pas plus loin, les fruits sont inabordables. En effet, les raisins sont vendus à 4 dinars. Les pommes à 3 dinars, les poires entre 1d,500 et 2 dinars. Côté légumes, le même scénario. Le portefeuille de la ménagère va certainement s'en ressentir. Les tomates sont à 700 millimes, les piments à 900 millimes. Seule la pomme de terre est un peu moins chère (500 millimes le kg). Le prix du persil a connu une hausse notoire pendant cette période : 450 millimes la botte. Jamel estime que les prix des haricots verts, navets, courgettes et carottes ont connu aussi le pic vertigineux coutumier en cette période du jeûne « C'est excessif je préfère m'approvisionner du côté de Dar Châabane. C'est moins cher », avoue-t-il. Les vendeurs imputent cette hausse aux grossistes qui vendent cher leurs produits. « On ne fait qu'aligner nos prix sur ceux des grossistes avec une petite marge, puisqu'il nous faut bien gagner notre vie », se défend un vendeur.. « L'idéal serait de s'approvisionner directement chez des agriculteurs, mais c'est quasiment impossible » a déclaré un jeune vendeur de fruits. De l'autre côté du marché, une certaine affluence se distinguait cependant devant les étals des vendeurs des épices. Plutôt curieuse la fluctuation des prix de poissons durant le mois de Ramadan. Ainsi, au cours de ces derniers jours, le cours du poisson a beaucoup augmenté. Sans doute est-ce là un des effets de ramadan ? Ou bien alors faut-il y voir un phénomène conjoncturel de l'offre et de la demande ? Les consommateurs ne reculent pas. Ils achètent même à des prix chers. Boulimie ou pas, la raison prédomine et apparemment chacun navigue à vue. 20 dinars le kg de rougets, 22dinars le mérou,16 dinars la daurade. Les prix grimpent même le poisson bleu est inabordable cinq à six dinars le kg. Certains consommateurs paraissent hésitants : « c'est impensable » se lamente un cadre de banque « mais oui, c'est la loi du marché, quand l'offre est inférieure à la demande.. » Il y en a dans la foule qui viennent à titre de spectateurs « Moi je vais attendre encore car les prix vont baisser vers la fin de la journée » dit un citoyen d'un certain âge. Partout, le même spectacle : prix gonflés et offre abondante ! Qu'importe, le régal vaut bien les sous. Tant pis pour le reste.