Le Temps-Agences - De nouvelles violences et des pillages se sont déroulés dans la nuit de jeudi à hier à Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, malgré le couvre-feu décrété par le gouvernement après l'annonce de la victoire présidentielle d'Ali Bongo. En revanche, le calme régnait hier matin à Libreville, théâtre d'incidents la veille. A Port-Gentil, deuxième ville du pays située à une centaine de km de Libreville, des commerces ont été pillés et des stations essence détruites dans la plupart des quartiers périphériques par plusieurs groupes de pillards qui ont été actifs jusqu'au petit matin. Hier, la circulation dans les rues de la ville était extrêmement réduite, les commerces étaient tous fermés. Vingt-trois personnes, dont un Camerounais, ont été interpellées dans la nuit, a indiqué le commissaire du commissariat central de police de la ville, le lieutenant-colonel Nguima Mambinga. Selon le poste de commandant mixte de Port-Gentil, une trentaine d'autres émeutiers, âgés de 14 à 30 ans, ont été également arrêtés. Les quartiers résidentiels et le centre-ville étaient sécurisés hier, et les forces de l'ordre effectuaient des patrouilles dans l'ensemble de la ville. Jeudi, pour protester contre l'annonce officielle de la victoire d'Ali Bongo à l'élection présidentielle du 30 août, des manifestants avaient attaqué la prison de la ville et libéré les détenus, avant d'incendier le consulat général de France. Des magasins avaient été pillés, des installations du groupe pétrolier français Total et du groupe franco-américain Schlumberger prises à partie. Trois femmes ont été blessées, selon des sources officielles françaises et gabonaises. Un couvre-feu a été instauré jeudi à Port-Gentil à partir de 20H00 (20H00 HT) jusqu'à 06H00 (06H00 HT) hier et sera à nouveau appliqué pour la nuit d'hier à aujourd'hui. A Libreville, aucun incident nocturne n'a été signalé dans un premier temps et les activités avaient repris hier, sans toutefois connaître leur rythme habituel. La plupart des stations-service étaient fermées, comme de nombreux commerces. Des taxis et minibus circulaient sans entrave dans le centre-ville et plusieurs quartiers populaires réputés frondeurs où des poubelles renversées étaient encore visibles. Le dispositif de forces de l'ordre était allégé. Quelques hommes de la Garde républicaine et des policiers étaient postés au carrefour du Boulevard Triomphal, menant notamment à l'Assemblée nationale et au Sénat, et devant des bâtiments officiels. Selon des résultats officiels, Ali Bongo, 50 ans, a remporté l'élection à un tour du 30 août avec 41,73% des suffrages, devant l'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obame (25,88%), et Pierre Mamboundou (25,22%).