Depuis son apparition il y a quelques mois dans le monde, la grippe A (H1N1)ne cesse de sévir, timidement pour les uns, mais dangereusement pour les autres. D'après les expérimentations scientifiques, la grippe A (H1N1)attend l'automne pour se propager davantage, et cette mutation provoquée par les conditions climatiques que va connaître cette épidémie fait peur à tout le monde, vu qu'elle constitue un véritable risque. Pourtant, jusqu'à présent, à quelques semaines de l'automne, il n'y a rien de sûr et le monde entier reste dans l'expectative. En Tunisie, 40 cas de grippe A (H1N1)ont été déjà déclarés ; la campagne de sensibilisation va bon train dans tous les médias ; on parle aussi de l'importation de 3 millions de masques pour se prémunir contre la grippe A (H1N1); d'autres sources parlent d'une imminente campagne de vaccination anti-grippe. Serait-ce là un indice que le mal est à nos portes ? Et si la grippe A (H1N1) sévit pour de bon dans nos contrées, quelles seront les mesures à prendre à ce moment-là, d'autant plus que l'automne coïncide chez nous avec la rentrée scolaire ? Rentrera, rentrera pas ? Cette question trotte déjà dans les têtes des enfants et de leurs parents qui ne cachent pas leurs appréhensions à l'égard de ce virus dont on ignore les surprises qu'il nous réserve en cette saison automnale qui rime avec la rentrée des classes. A quelques jours de la rentrée, on ne sait pas encore quelles précautions il faudra prendre, d'autant plus que, en cas de pandémie, ce sont ces écoliers, ces collégiens, ces lycéens et ces étudiants qui seront les plus exposés au virus, de par leur regroupement obligatoire et massif au sein d'un même établissement tout au long de la journée. Bon nombre de parents, croyant à une véritable menace, se demandent d'ores et déjà, s'il faudrait garder leurs enfants chez eux au cas où le virus s'installer d'ici la rentrée scolaire. D'autres s'interrogent si, d'ici là, il y aurait un vaccin contre ce virus qu'il faudrait inoculer à tous les enfants scolarisés dès la rentrée scolaire pour éviter le mal. Pour l'heure, les cellules de veille appellent à la prévention et à la vigilance. Mais les rumeurs et les appréhensions vont bon train au fur et à mesure qu'on s'approche de la rentrée scolaire et universitaire et la peur va s'installer dans les cœurs de nos enfants qui, qu'on le veuille ou non, suivent avec un grand intérêt à travers Internet, la progression de ce fléau dans le monde. Sans doute, plusieurs pays sont sur leur garde, y compris le nôtre, en suivant scrupuleusement les avancées de ce virus, pour prendre au moment opportun les mesures qui s'imposent. En France, des rumeurs ont circulé, juste quelques jours avant la rentrée scolaire qui a eu lieu le 2 septembre, que les vacances seraient prolongées sine die à cause de la grippe A. Il a fallu l'intervention du ministre de l'Education pour mettre fin aux spéculations et rassurer parents et élèves, annonçant qu'il n'y avait rien à craindre pour le moment et que la fermeture des établissements n'était pas envisagée. Et pourtant, même si les enfants ont regagné leurs écoles, le spectre de la grippe A (H1N1)continue de peser dans l'imaginaire collectif : il suffit de voir les milliers de forums sur Internet qui traitent de ce sujet. Des mesures à prendre Pour le moment, et au stade où en sont les choses, les scientifiques écartent toute menace imminente, mais s'accordent pour dire que le virus pourrait devenir plus virulent à cause de la baisse de température avec l'arrivée de l'automne, ce qui favorise une propagation plus rapide du virus. Personne ne peut donc aujourd'hui prévoir l'avenir avec certitude, ni trancher sur l'issue de la situation ! Ce qui donne libre cours aux spéculations et à l'admission des pires hypothèses. Dans notre pays, avec 40 cas enregistrés, le pire n'est pas encore arrivé (espérons qu'il n'arrivera jamais !) ; il n' y a donc pas lieu de s'inquiéter outre mesure. Cependant, il vaut mieux prévenir que guérir. Dès la rentrée scolaire, des mesures draconiennes devraient être prises auprès des élèves et des enseignants en mettant en place un dispositif de prévention contre la grippe A. Sensibilisation Pour ce faire, une campagne de sensibilisation s'impose dès le premier jour de la rentrée dans tous les établissements primaires, secondaires et supérieurs au moyen de slogans d'information sur la maladie et les comportements à adopter qui seront affichés partout, même en salles des classes et des fiches sanitaires concernant la grippe A (H1N1)devront être distribuées aux élèves pour les renseigner sur le comportement à adopter pour éviter d'être atteints du virus et pour se soigner en cas d'une contamination. Les enseignants seront également appelés à agir pédagogiquement en vulgarisant cette épidémie à leurs enfants afin de dissiper leurs craintes en les exhortant à redoubler de vigilance quant à l'observation des règles d'hygiène et de propreté. Des réunions seront organisées avec les parents d'élèves en vue de les sensibiliser à leur rôle familial vis-à-vis de leur progéniture quant aux principes d'hygiène qu'il faut respecter avant d'aller à l'école et après en être rentrés. L'intensification des visites des médecins d'écoles devraient être plus fréquentes pour déceler à temps des cas éventuels de grippe A. Certes, il n'y a pas de quoi paniquer pour le moment, mais les craintes de certains demeurent justifiées tant que le virus est encore menaçant. Il n'est donc pas exclu qu'un jour nos élèves et nos enseignants se verront porter un masque lors de leur présence dans les établissements scolaires ! Virus oblige ! Hechmi KHALLADI --------------------------------------------- L'avis d'un responsable - Mondher Béjaoui, Directeur des Soins de Santé de Base : " Situation sous contrôle " Nous avons contacté le docteur Mondher Béjaoui, Directeur des Soins de Santé de Base, qui nous a fourni les informations suivantes concernant la Grippe A (H1N1). Le Temps : Quoi de nouveau concernant la Grippe A (H1N1)en Tunisie ? Dr M. Béjaoui : À vrai dire, il n'y a pas de nouveautés. La situation actuelle de la Grippe A (H1N1)est plutôt stagnante et il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Cette grippe se manifeste pour le moment comme la grippe saisonnière que tout le monde connaît, et elle ne constitue pas dans son état actuel un danger imminent pour la santé publique. L'arrivée de l'automne et la baisse de température pourraient-elles constituer des facteurs favorisant la propagation rapide du virus ? L'automne et la baisse de température pourraient être les facteurs d'une nouvelle phase de transmission du virus qui pourrait connaître des mutations plus dangereuses. Cependant, aucune source médicale ou scientifique ne peut le prouver, étant donné la structure spécifique de ce virus qui est encore dans ses premières phases. Mais on peut dire, statistiquement parlant, que les dégâts humains causés par la Grippe A (H1N1)sont beaucoup moins importants que ceux provoqués par la Grippe aviaire. Concernant les mesures préventives, où en est-on ? En Tunisie, nous suivons scrupuleusement le développement de la situation depuis l'apparition des tout premiers cas dans le monde. Le ministère de la Santé Publique a pris toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette épidémie. Une bonne coordination tous azimuts est assurée entre les différents ministères, les associations, les médecins, les collectivités publiques et privées pour une action commune contre la grippe A. De plus, les stocks de médicaments et des moyens préventifs nécessaires sont déjà disponibles. Des campagnes de sensibilisation et de mise en garde sont déjà lancées en mettant l'accent sur le respect des principes d'hygiène et de propreté qui sont les meilleurs moyens de lutte contre cette grippe. Les hôpitaux se sont déjà bien préparés au cas où une propagation rapide de la maladie aurait lieu et les mesures administratives et sanitaires sont prêtes en vue de parer à toute éventualité.