* Denrée rare : la monnaie La denrée la plus rare en ce mois de Ramadan, c'est la monnaie. Ces petites pièces qui, comme les gouttes de pluie, peuvent s'accumuler et atténuer les effets négatifs de la hausse des prix, qui creuse de gros trous dans le couffin défraîchi de la ménagère. Mais où sont donc passés les Millimes d'antan ? Tous les détaillants arrondissent les chiffres, pour arrondir leurs fins de mois. Et on est toujours un peu embêté lorsque ces commerçants ne nous rendent pas la petite monnaie, mais on n'ose jamais protester, car ces sommes sont trop dérisoires pour que l'on fasse des histoires. Sauf que l'accumulation du dérisoire finit par peser avec les mois et les années. Et si l'on faisait un simple calcul, on s'apercevrait que chaque client perd ainsi plusieurs dizaines de Dinars par an. Le boulanger lui, arrondit automatiquement le prix de la baguette à deux cents Millimes, glanant à chaque fois dix précieuses piécettes. L'épicier qui a déjà arrondi ses prix vers le haut et qui les affiche sans vergogne, n'a jamais de petites pièces. Il vous dira que la prochaine fois il vous les rendra, sauf qu'entre temps, il oublie ses belles promesses. Les grandes surfaces sont celles où cette situation est la plus flagrante, à cause du nombre de clients qui défilent aux caisses. Avec une moue typique, la caissière va s'excuser de ne pas avoir de la monnaie auprès de chaque client, vous arnaquant au passage de 20 à 50 Millimes. Et rarement ces caissières n'arrondiront la somme en votre faveur. Imaginez la masse d'argent ainsi accumulée à la fin de la journée... Si au moins cette monnaie était récupérée par les caissières, on leur laisserait nos Millimes sans regret, considérant cela comme un petit pourboire. Mais comme les billets sont relevés au fur et à mesure de leur accumulation dans les caisses, c'est le Big-Boss qui s'en saisit. Des sommes qui viennent s'ajouter à son bénéfice généralement assez conséquent. Vous avez donc le devoir de payer et eux le droit de vous arnaquer à petites doses...