A la Soukra, les habitants souffrent à cause des problèmes de pollution causée par les ouvriers. Une énorme décharge de déchets diverses s'amoncelle de jour en jour gâchant la vie quotidienne des riverains qui ont payé cher pour bénéficier d'une maison ou d'un terrain à la Soukra. L'histoire est simple et la solution évidente. La municipalité a effectué des travaux pour aménager la rue et la goudronner après avoir exigé pour ce faire, une grande somme d'argent des riverains : entre 3 et 7 mille dinars de chaque habitant. L'un des riverains avait déjà sa rue goudronnée mais comme la municipalité a refait le goudronnage, il se trouve redevable d'une somme de 3 mille dinars malgré son opposition au nouvel aménagement. Les travaux ont été effectués mais les débris et les déchets ont été déversés dans un terrain vide à quelques mètres en face des habitations. Après les poussières, le béton, la terre et les pierres, c'est au tour des habitants d'un quartier populaire avoisinant de jeter leurs déchets domestiques sur le tas de saleté déjà cumulé. Une véritable décharge qui ne cesse de se rallonger jusqu'à effleurer l'autre côté de la rue. Située dans la rue Khayali, à la frontière du territoire de la compétence de la municipalité de Borj Louzir et celui de la Soukra, la décharge est devenue le cauchemar des riverains. C'est vrai que le terrain est une propriété privée mais le maître des lieux est inconnu et introuvable, car le terrain est probablement un legs oublié, mais ce n'est pas un argument pour contaminer les riverains par une pollution toxique. La colline a grandi, jusqu'à constituer une montagne d'ordures et de pollution causant l'apparition de moustiques, de rats et de cafards. Khemais G., riverain souffrant de ce calvaire, explique que " le quartier n'est plus digne de la Soukra, c'est une honte pour nous de vivre dans une décharge de déchets, dans des rues sombres sans lumières et avec une douzaine de chiens de rue qui gâchent le sommeil chaque soir. Un vrai calvaire auquel on ne s'attendait pas quand on a acheté le mètre carré à 300 dinars. La grande rue de façade est belle et bien entretenue mais la rue se trouvant derrière est une grave source de pollution." Plusieurs plaintes ont été déposées auprès de la municipalité de la Soukra mais sans suite. Les riverains comptent persister dans leur procédure et affirment qu'ils ne lâcheront pas l'affaire. "On doit trouver une solution urgente avant que la décharge ne soit mélangée à l'eau de pluie et ne crée des odeurs de marécage. Cela va se transformer en un problème sanitaire pour tous les habitants de ce quartier", explique l'un des riverains. Ce n'est pas la première fois qu'une municipalité soigne la façade, avec des pots de fleurs et des lumières et délaisse le fond des quartiers. Encore une source de frictions avec le citoyen qui exige un minimum de qualité de vie et de prestations municipales et la municipalité qui n'a toujours pas les moyens et le temps d'offrir cela au citoyen.