Le Temps-Agences - Le journaliste irakien Mountazer al-Zaïdi, devenu célèbre après son lancer de chaussures contre l'ancien président américain George W. Bush en décembre 2008, a affirmé avoir été torturé en détention et a réclamé des excuses du Premier ministre irakien. "Au moment où le Premier ministre Nouri al-Maliki affirmait sur les chaînes de télévision qu'il ne dormait pas tant qu'il ne serait pas rassuré sur mon sort (...), j'étais torturé de la pire des manières, avec des chocs électriques, frappé à coups de câbles électriques et de barres de fer", a dit le journaliste peu après sa libération. Il s'exprimait au cours d'une conférence de presse dans les locaux de la chaîne de télévision Al-Baghdadia, son ancien employeur. "On m'a abandonné attaché dans un endroit qui n'était pas à l'abri du froid", a-t-il ajouté, assurant que ses geôliers avaient simulé des noyades, une technique employée par la CIA américaine sur des suspects après les attentats du 11-Septembre. "Je demande au (Premier ministre Nouri al-Maliki) de s'excuser pour avoir caché la vérité", a-t-il insisté. "Au cours des années précédentes, j'ai voyagé (en Irak) j'ai vu les souffrances des victimes et des orphelins. J'avais honte. Je me suis promis de venger les victimes, l'opportunité s'est présentée et je ne l'ai pas ratée", a-t-il expliqué. "Pour moi il s'agissait de la bonne réponse, ce que je voulais faire en jetant mes chaussures au visage du criminel Bush, c'était exprimer mon rejet de ses mensonges et de l'occupation de mon pays", a-t-il poursuivi. "Je suis libre à présent mais mon pays est toujours captif. Je ne suis pas un héros, mais j'ai une façon de voir les choses et des opinions", a-t-il souligné indiquant qu'il se sentait "humilié en voyant mon pays souffrir, Bagdad brûler et mon peuple tué". "Je remercie tous ceux qui ont été à mes côtés dans les pays arabes et musulmans", a-t-il encore déclaré. Sans écarter totalement qu'il reprendrait son ancien travail de journaliste à la chaîne irakienne, il a affirmé qu'il souhaitait aider les veuves et les orphelins, victimes de la guerre en Irak.