Les réformes apportées au début de cette année 2009 au système de l'emploi en Tunisie ont commencé à donner leurs fruits, notamment en ce qui concerne le ciblage des programmes et le recrutement définitif des bénéficiaires à la fin des stages, a déclaré M. Slim Tlatli, ministre de l'Emploi et de l'Insertion professionnelle des jeunes, au cours d'un point de presse tenu, hier, au siège du département. Le nombre des demandeurs d'emploi qui ont pu être placés, au cours de ces huit premiers mois de l'année 2009, a atteint 111 mille 900 bénéficiaires, contre 109 mille durant la même période de l'année dernière. Un fléchissement a été enregistré au cours des quatre premiers mois, en raison de la crise économique, puis le marché de l'emploi a retrouvé son dynamise, avec la reprise économique, en attendant la confirmation de la tendance, les mois prochains.
Véritables performances S'agissant de l'emploi des diplômés de l'enseignement supérieur, en particulier, le nombre des demandeurs placés au cours de ces premiers mois de 2009, parmi cette catégorie, s'est élevé à 35 mille 600 bénéficiaires, contre 32 mille 400 bénéficiaires au cours de la même période de 2008. Une véritable performance a été réalisée en faveur des diplômés de l'enseignement supérieur, restés longtemps en chômage (sortis en 2006). Leur nombre s'élève au total à 12 mille diplômés et un programme spécifique a été mis en œuvre pour leur insertion professionnelle. 7295 diplômés ont pu être placés, durant ces huit premiers mois de 2009, alors que le programme pour toute l'année 2009 prévoit le placement de 7500 diplômés. A cet égard, le ministère et les structures en charge de l'emploi ont entrepris une véritable campagne de placement auprès des entreprises des divers secteurs d'activité pour faire embaucher ces diplômés spécialisés dans des disciplines à faible employabilité et qui ont dû recevoir une formation complémentaire adaptée à leur travail, aux frais des pouvoirs publics. Selon le ministre, cette opération a permis de montrer la relativité de la notion de diplômes de faible employabilité, et la nécessité pour les parties concernées de changer de mentalités et d'attitude, à ce sujet. A cet égard, les bénéficiaires des stages d'initiation à la vie professionnelle (SIVP), entre autres, doivent être titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur depuis au moins six mois, alors que les entreprises employant ces stagiaires doivent s'engager à les recruter définitivement à la fin du stage, autant que possible (50% au moins dans une première étape), car l'Etat finance ces stages, à travers l'octroi d'une bourse mensuelle de 150 dinars aux stagiaires durant la période de stage étalée sur une année, la prise en charge de la couverture sociale et des frais de la formation complémentaire. Certaines entreprises ont tendance à profiter du mécanisme pour le stage seulement. Il y a d'autres contrats de travail bénéficiant d'un soutien financier public et ciblant diverses catégories de demandeurs d'emploi, comme le contrat d'adaptation et d'insertion professionnelle, le contrat de réinsertion dans la vie active, le contrat d'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur. D'ailleurs, les réformes introduites cette année au système de l'emploi ont simplifié le système en intégrant les 54 mécanismes mis en place pour la promotion de l'emploi, dans le cadre du Fonds national de l'emploi, en quelques programmes, dont le programme d'emploi des diplômés en chômage, sortis en 2006 et avant, un autre programme associant les régions aux actions d'emploi des jeunes en fonction des spécificités de chaque région, et un autre programme visant la réinsertion professionnelle des prisonniers, en particulier les prisonniers ayant fait des études et possédant des qualifications, et ce en collaboration avec le ministère de la Justice et des droits de l'Homme. Ces prisonniers reçoivent une formation pour s'installer à leur propre compte lors de leur libération, en bénéficiant d'un financement de la Banque tunisienne de solidarité.
Exploiter tous les créneaux Le ministre a fait état de projets tendant à mettre à profit la formule des franchises pour promouvoir l'emploi. Une première action sera lancée dans ce but, dans les prochains jours, au profit de 100 jeunes dans le cadre d'un réseau de franchise spécialisé dans la maintenance et la réparation de tout genre, mécanique, jardinage, plomberie. Chaque jeune travaille de façon indépendante pour son propre compte dans le cadre du réseau. L'autre volet visé par ces réformes vise l'amélioration des prestations de services dans les bureaux d'emploi et de travail indépendant, à tous les niveaux, en les dotant des moyens matériels et humains nécessaires pour mieux répondre à leur mission, car l'emploi reste la première priorité nationale, a noté le ministre qui a dit attendre beaucoup de ce volet. Ainsi, dans les pays développés, il existe un conseiller d'emploi pour 40 demandeurs d'emploi, contre un conseiller pour 400 demandeurs en Tunisie, (quatre cents ), c'est-à-dire qu'un conseiller gère et suit les dossiers de 40 demandeurs d'emploi dans les pays développés, alors qu'en Tunisie, un conseiller gère et suit les dossiers de 400 demandeurs d'emploi. Le renforcement des moyens et des services attendu sur ce plan permettra notamment d'améliorer l'accompagnement individuel des demandeurs d'emploi, en Tunisie, dans tous les domaines, et de multiplier leurs chances de placement et d'insertion professionnelle.