L'année 2010, qui s'achève dans les tous prochains jours, aura été, pour le secteur de la formation professionnelle et de l'emploi, celle des réformes structurelles fructueuses, ayant eu le grand mérite de mettre un surcroît de cohérence dans le dispositif national. Un objectif stratégique a servi de point de mire pour structurer les efforts nationaux de l'ensemble des intervenants dans ce secteur: relever les défis présents et à venir dans le domaine de la formation professionnelle et celui de l'insertion socioprofessionnelle des diverses catégories de demandeurs d'emploi et notamment celle des promotions de diplômés de l'enseignement supérieur. Les efforts de restructuration, lors de cette année, auront en effet concerné l'ensemble des facettes du dispositif national en la matière. La révision des programmes de la politique active de l'emploi, un meilleur niveau d'implication des régions dans la gestion de ce dossier primordial, et l'amélioration de l'employabilité des jeunes stagiaires de la formation professionnelle, ou des diplômés de l'enseignement supérieur, auront constitué les principaux repères cardinaux de la stratégie nationale de ce secteur vital, lors de l'année 2010. Grâce à leur mobilisation autour de mesures ciblées et à une démarche volontariste, l'Etat , le secteur productif, les composantes de la société civile et les jeunes demandeurs d'emploi eux-mêmes ont en effet réussi à endiguer l'aggravation de ce fléau et jalonné la voie pour une relance, à court et à moyen termes de la croissance et de l'emploi dans notre pays. Suite , rappelle-t-on, à une augmentation du taux de chômage de sept dixièmes de point lors de l'année 2009, en raison notamment de la flambée des prix des hydrocarbures, de la crise financière internationale et de l'impact de ces deux aléas sur la consommation des ménages chez nous et dans le monde. Et partant, sur les niveaux de production et d'exportation des biens et des services. Certes, l'année 2010 est loin d'avoir déniché la solution miracle à ce fléau dont le Président Ben Ali a fait une priorité nationale absolue dans son programme «Ensemble, relevons les défis», pour le quinquennat 2009-2014. Inspirée des orientations du XIIe Plan de développement et coïncidant avec la première année de mise en œuvre du programme présidentiel, 2010 aura cependant été celle des réformes multiaxiales profondes des secteurs de la formation professionnelle et de l'emploi et qui, fort heureusement, commencent à générer les premiers dividendes concrets. Faire le bilan exhaustif de ces mesures serait aussi fastidieux que vain mais disons quels efforts de restructuration, empreints de globalité et de gradualisme se sont déclinés en 2010 en plusieurs axes, visant un ensemble d'objectifs quantitatifs et qualitatifs et dont certains, plus particulièrement, méritent d'être mis en exergue. Politique active de l'emploi Fondamentalement, les efforts se sont focalisés sur l'adéquation de la formation aux besoins de l'économie, la promotion de la formation à la carte, la satisfaction des besoins régionaux en investissements et en développement, la veille des nouveaux métiers, la formation des formateurs, la promotion de la qualité de la formation et de l'apprentissage, l'amélioration des règles de gouvernance et de gestion du dispositif de formation professionnelle. La stratégie nationale s'est également adossée sur la création de pôles d'excellence, l'exploitation des opportunités de la coopération internationale dans ce domaine et le développement de l'information, de la communication et de l'orientation professionnelle. Au concret, cela s'est notamment traduit par l'application d'une politique active de l'emploi (PAE) plus volontariste, plus souple et plus cohérente. En vue de conférer davantage d'efficience au fonctionnement des PAE et à la mission d'intermédiation institutionnelle de l'Agence nationale pour l'emploi et le travail indépendant (Aneti), les nouveaux textes, édictés en 2009 et devenus effectifs en 2010, ont en effet permis de redéployer une batterie de plus de 50 instruments, en vigueur avant cette date , en les regroupant autour de six nouveaux programmes :le stage d'initiation à la vie professionnelle (SIVP), le contrat d'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur (CIDES), le contrat d'adaptation et d'insertion professionnelle (CAIP), le contrat de réinsertion dans la vie active (CRVA), le programme d'accompagnement des promoteurs des petites entreprises (PAPPE) et le contrat emploi-solidarité(CES). Modernisation de la formation professionnelle Pour ce qui est de la formation professionnelle , 2010 aura été marquée plus particulièrement par l'extension de la capacité d'accueil du dispositif de la formation professionnelle, la création de nouvelles spécialités pour les bacheliers , de nouveaux postes de formation dans les secteurs prioritaires et la conclusion d'accords de partenariat avec des centres de formation étrangers. L'installation de pépinières d'entreprises dans les centres et un certain nombre d'autres mesures de modernisation des centres, de formation de formateurs ont été également entamées. Selon les derniers chiffres présentés à l'occasion des débats budgétaires à la Chambre des Députés et à la Chambre des Conseillers, la Tunisie est parvenue à créer en 2010 75 mille nouveaux postes d'emploi, contre 68 mille programmés, couvrant, ainsi 88,8 % des demandes additionnelles d'emploi. Le nombre des bénéficiaires des programmes d'emploi s'est élevé au cours de la même année à 210 mille, contre 176 mille en 2009, soit une évolution de 19 %. Les bénéficiaires de ces programmes, parmi les diplômés de l'enseignement supérieur ont été de 82 mille au cours de 2010, contre 66 mille en 2009, soit une hausse de 24 %. Il est à souligner que 40 % des interventions du Fonds national de l'emploi ont ciblé plus particulièrement les diplômés du supérieur et que 55 % du nombre global des bénéficiaires, toutes catégories confondues, sont des femmes. Les mêmes tendances sont perceptibles pour le secteur de la formation professionnelle. Puisque plus de 10 mille bacheliers se sont inscrits, cette année, toutes spécialités confondues, dans les centres de formation professionnelle qui sont au nombre de 136 répartis sur tout le territoire national. De meilleurs horizons en perspective Pour l'exercice 2011, l'Etat a prévu des investissements de l'ordre de 200 millions de dinars pour le financement des interventions du Fonds national de l'emploi (FNE) qui offrira 230 mille opportunités de stage, de formation et d'intégration, contre 210 mille en 2010. Les efforts de formation certifiante des diplômés de l'enseignement supérieur dans les langues étrangères et les nouvelles technologies de l'information et de la communication, les programmes spécifiques au profit des catégories vulnérables et des régions prioritaires, le placement des compétences tunisiennes à l'étranger, ainsi que la promotion des métiers de proximité se poursuivront au cours de 2011. La logistique matérielle, technique et législative, étant mise en place, tout laisse à penser que l'année 2011 ne manquera pas de marquer des points contre le fléau du chômage dont l'atténuation constitue à proprement parler une responsabilité collective et une cause nationale de la plus haute importance.