Dans son 50ème rapport annuel, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a comme à l'accoutumée réservé un chapitre sur l'évolution monétaire et la distribution du crédit. En dépit d'une année 2008 économiquement et financièrement mouvementée sur le plan international : récession économique, contraction des crédits et des investissements, baisse du pouvoir d'achat,chômage, crise de confiance, intoxication de l'activité bancaire partout dans le monde..., l'encours des crédits consentis par le système financier à l'économie tunisienne a poursuivi en 2008 son trend haussier en enregistrant une hausse de 13,1%. Néanmoins, les crédits à la consommation ont enregistré un repli de 17,6%.
Selon les états financiers de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), l'encours des crédits consentis à l'économie a atteint une enveloppe de 32,8 milliards de dinars en 2008 contre 29 milliards de dinars à la fin de l'année 2007, soit un accroissement de 13,1%. Ainsi et malgré les doléances formulées par certains professionnels et notamment les entrepreneurs au début de l'année et même au début de la crise concernant le blocage ou encore le freinage des crédits par les institutions financières bancaires, les crédits accordés aux professionnels, tous secteurs confondus, ont enregistré une hausse de 12,8% durant l'exercice 2007/2008 contre une hausse de 8,5% entre 2006 et 2007. Pour un total de 25.490 MDT de crédits accordés aux professionnels, le secteur des services s'accapare à lui seul la majorité des crédits consentis par le système financier avec 14.662 MDT contre 9.556MDT pour le secteur secondaire et 1.272 MDT au profit du secteur primaire. Dans un autre registre, les crédits aux particuliers ont enregistré une hausse de 14,5% durant la même période de référence (2007/2008) contre un accroissement de 20,1% durant la période 2006/2007. Le décroissement du rythme des crédits accordés aux particuliers revient à la courbe décroissante des crédits à la consommation à court terme. Lesquels ont enregistré une baisse de 21% en 2008 contre une hausse de 10,9% en 2007. Par contre, les crédits à l'habitat ont poursuivi leur hausse en enregistrant un taux de croissance de 39,5% en 2008. Le repli des crédits à la consommation en 2008 revient d'une part à une stratégie prudentielle menée par l'institution d'émission et de contrôle de la monnaie qui vise davantage de rigueur en ce qui concerne les crédits à la consommation qui sont de nature à aggraver davantage le taux d'endettement des ménages. Il s'agit de faire d'une pierre deux coups :limiter les créances irrécouvrables ou impayées des particuliers tout en faisant glisser le taux d'endettement des ménages. Par ailleurs et indépendamment de la frénésie des prix de l'immobilier, les crédits à l'habitat ont poursuivi en 2008 leur accroissement en passant d'un volume de 3.581 MDT en 2007 à 4.995 MDT en 2008, soit une hausse de 39,5% . Ainsi et contrairement à d'autres places financières étrangères, le système financier tunisien a fait preuve de solidité à toute épreuve au début de la crise. Il a même contribué à la dynamisation de l'activité économique du pays et ce contrairement aux pays industriels qui ont été obligés de puiser du budget de l'Etat pour mettre l'activité bancaire et financière sur les rails. En attendant, la publication du rapport 2009 de la BCT qui prendra en considération les rebondissements spectaculaires enregistrées en cours d'année et leurs séquelles, le rapport 2008 dénote la progression des concours du secteur bancaire et financier à l'économie.