Ainsi donc, Natanyahu affirme que le rapport Golstone "rouvre des plaies" et que son adoption constituerait une entrave à la paix. Et même si Mahmoud Abbès a opté pour la prudence, s'attirant, bien entendu, les vindictes du Hamas, le flou artistique règne dans les sphères de l'ONU où l'on n'exclut pas le veto américain. Un potentiel veto américain à l'adoption du rapport Golstone relèverait d'une ambivalence dont seule la politique est capable. On pourra dire (et on le dira) que Barack Obama n'acceptera pas qu'Israël soit accusé de crimes de guerre. On pourra arguer en revanche que le Nobel de la paix jouerait l'apaisement et qu'il n'y aura guère d'incriminations à l'endroit d'Israël et pas davantage contre le Hamas. Or ce n'est toujours que dans ce genre de situations que Tel Aviv opère à son aise. Natanyahu procède d'abord au subterfuge de la victimisation. Ensuite la diabolisation des Palestiniens pour enfin parler de "plaies rouvertes". Le carnage de Gaza est pourtant tout récent. C'est même un remake de Sabra et Chatila, Gaza illustre un mécanisme de transfert chez les sionistes: les Palestiniens doivent payer pour Hitler. C'est simple. Et c'est clair. Quant à cette effronterie de "plaies rouvertes" dont parle Natanyahu , cela procède de la conspiration du silence. Et pourtant, il ne se passe pas de jour sans qu'on ne dissèque encore et toujours une "Shoah" toujours "rouverte" et systématiquement ancrée à l'actualité "éternelle".