Par Mohamed Larbi BOUGUERRA Nous sommes tous au fait de la plupart des crimes horribles perpétrés à Gaza par les sionistes comme de ceux de leur «vaillante» armée.... qui remporte victoire sur victoire... contre les vieillards, les femmes et les enfants. Grâce aux armes sophistiquées que lui fournit cet inénarrable Prix Nobel de la Paix américain. De plus, Obama alloue à cet Etat voyou le tiers du total de l'aide américaine dans le monde alors que les Palestiniens considèrent qu'ils habitent «le pays de la soif» ! Israël mène en fait, depuis toujours, une inhumaine et silencieuse guerre : priver d'eau, par tous les moyens, les Palestiniens... comme l'enseignait Ben Gourion, ce «héros» qui n'hésitait pas à combler les puits et à arracher les oliviers des Palestiniens. Aujourd'hui, cette politique est clairement mise en action, notamment à Gaza. S'inspirant probablement des dix plaies de l'Egypte dont parle la Bible (Exode 7.14-24), la soldatesque sioniste veut transformer en «eau de Mara» (amère) et «changer en sang» la boisson des Palestiniens. Comme Aaron et Moïse l'ont fait devant le Pharaon. C'est ainsi que, dimanche 18 novembre 2012, à Beit Lahia, à Gaza, sur le coup de 4 heures de l'après-midi, l'armée israélienne a remporté, grâce à ses avions supersoniques et à ses pilotes surentraînés, une «éclatante victoire», une de plus, contre des civils désarmés. Par une de ces frappes «chirurgicales» comme savent le faire les formidables pilotes de la quatrième puissance militaire mondiale, l'aviation israélienne a pulvérisé le camion-citerne de Souhail Hamada (42 ans) tuant le conducteur et son fils âgé de dix ans. A Gaza, rien n'est plus précieux que l'eau. Rien ne préoccupe plus les familles car l'aquifère côtier, l'unique source d'eau douce du territoire, dépérit à vue d'œil et devient non potable du fait de l'intrusion de l'eau de mer et de la contamination par les eaux usées. Pour l'ONU, cet aquifère deviendra inutilisable en 2016. Pire : Israël, qui a fait de Gaza une effroyable prison à ciel ouvert, empêche toute réhabilitation de cette masse d'eau. Du coup, les camions citernes proposant de l'eau traitée sont devenus indispensables pour la population puisque l'eau de robinet est notoirement polluée et salée. L'ignoble assassinat de Souhail sema la terreur chez les porteurs d'eau qui, craignant pour leur sécurité, cessèrent toute livraison d'eau potable. Pour les observateurs étrangers et les agences internationales présents à Gaza, l'eau potable commence à sérieusement manquer et les gens se voient contraints de recourir à l'eau de robinet impropre à la consommation humaine. Il ne faut pas être un grand médecin pour prévoir diarrhées, déshydratation et hépatites chez cette population qui manque de tout. La pénurie d'eau est systématiquement organisée par les responsables israéliens tant à Gaza qu'en Cisjordanie, en dépit de l'existence d'une Autorité palestinienne de l'eau (PWA) depuis les accords d'Oslo. Israël a mis la main sur 90% du bassin versant du Jourdain et l'eau des Palestiniens dépend du bon vouloir de la firme nationale israélienne Mekorot qui vend aux Palestiniens l'eau qu'elle leur vole et à un prix plus élevé que celui que paient les Israéliens ! C'est ainsi que 85% des ressources en eau vont aux Israéliens alors que 15% sont chichement distribués aux Palestiniens. Le journal Ha'aretz estimait déjà le 31 juillet 1998 qu'une population de 5.800 colons juifs consommait 587 litres d'eau par jour alors que les 119.230 Palestiniens de la ville devaient se contenter de 58 litres. Lors de la dernière agression voulue par Netanyahou pour se faire élire en janvier prochain, les violences visent toujours l'infrastructure hydraulique palestinienne. Pour Ghada Snunu, porte-parole de la coalition d'ONG Ewash (à laquelle participent aussi des organismes de l'ONU), les militaires israéliens visent de façon «systématique et délibérée» l'infrastructure de l'eau et de l'assainissement à Gaza. L'organisme en charge de l'alimentation en eau de la bande de Gaza «Coastal Municipalities Water Utilities»(Cmwu) — dont le personnel a été empêché, comme d'habitude, d'effectuer les réparations sur le réseau par la soldatesque sioniste — affirme que les générateurs de secours des pompes sont inopérants à cause du manque de fuel organisé par l'occupant sioniste. L'ingénieur Omar Shatat du Cmwu s'attend, de ce fait, à une nouvelle crise environnementale comparable à celle de l'agression «Plomb durci» (2008-2009) et au débordement des eaux d'égout avec les conséquences sanitaires qu'on imagine. Aujourd'hui, 90 millions de litres d'eaux usées sont rejetés à la mer sans le moindre traitement. Les frappes aériennes israéliennes ont même ciblé le réservoir d'eau en cours de construction d'El Mughraqa financé par la Banque islamique de développement (BID) et qui devait alimenter 150.000 personnes. On relèvera que nulle voix, à la BID, ne s'est élevée pour signaler ce crime odieux à l'opinion internationale. L'ONG Ewash, quant à elle, n'a pas manqué de le faire ! Faut-il rappeler ici qu'Israël, puissance occupante, doit assurer aux Palestiniens une quantité suffisante d'eau de qualité, comme l'exigent les Conventions internationales de Lausanne ? Mais l'Etat sioniste a constamment violé les prescriptions des, lois humanitaires internationales et la loi relative aux droits de l'Homme. Faut-il rappeler enfin qu'Israël regarde avec mépris 80 résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, Conseil qui a pourtant permis son apparition sur la scène internationale ? Le ministre de l'Intérieur sioniste n'appelait-il pas à ramener Gaza au Moyen Age ? Le fils de Sharon, le boucher de Sabra et Chatila, ne demandait-il pas à faire de Gaza un Nagasaki ou un Hiroshima ? Toucher à l'eau, c'est fouler aux pieds la dignité de l'Autre, c'est le dépouiller de son humanité. «L'eau-éternelle adolescente», disait éloquemment le grand poète Adonis (in Célébrations, Editions de la Différence, 1991, Paris). Cette adolescente, Israël bouffi de suffisance et bourré de haine, veut sa peau... pour tuer en fait, non seulement Souhail Hamada et son fils, mais aussi tous les porteurs d'eau et, par voie de conséquence, tous les Palestiniens. Une sorte de solution finale aussi ignoble que l'autre.