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Devoir de mémoire pour le droit au futur
Commentaire : Il y a vingt-neuf ans… le massacre de Sabra et Chatila
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 09 - 2011


Par Hédia BARAKET
16 et 17 septembre 1982, survenait le massacre de Sabra et Chatila. Le 11 septembre n'était pas encore advenu et le monopole du devoir de mémoire appartenait alors entièrement à l'holocauste et aux victimes de la Shoah…
Sabra et Chatila. Des mots qui dégoulinent de sang. Des civils, femmes, hommes, enfants et personnes âgées, mouraient massacrés, à huis clos, dans un secteur de Beyrouth-Ouest, à l'intérieur de camps de réfugiés occupés, encerclés et bombardés par l'armée israélienne alors déployée au Liban dans l'opération «Paix en Galilée». Etaient-ils mille ou quatre milles ? La barbarie et l'ampleur du massacre, l'état des cadavres et la complicité prouvée des bourreaux suffiront à conférer aux témoignages des survivants, aux reportages des journalistes et aux enquêtes des historiens le poids d'attestations pour l'histoire. Et cette phrase de Sharon encore audible aujourd'hui : «Notre entrée dans Beyrouth-Ouest était destinée à faire la guerre contre l'infrastructure laissée par les terroristes», précédée par cette autre annonce que «deux mille terroristes étaient restés à l'intérieur des camps de réfugiés palestiniens autour de Beyrouth». L'opération «Paix en Galilée» lancée le 6 juin 1982 et qui servait de cadre à ce massacre visait alors la neutralisation de l'OLP. Elle devait coûter la vie à plus de douze mille civils, laisser trente mille blessés et deux cent mille sans abris…
Mais Sabra et Chatila, ce n'est pas que cela. C'est aussi bien des guerres avant et bien des guerres depuis. Des occupations, des blocus, des chasses aux militants, des assassinats ciblés, des boucliers humains et encore des massacres et encore des occupations… Et toutes ces guerres se suivent et s'effacent les unes les autres dans le silence, la mémoire volée, le non-droit et l'absence de la vérité, faisant alors dire à l'écrivain et homme de théâtre libanais Elias Khoury : «La loi de la mémoire ne fonctionne pas chez les Palestiniens car les massacres continuent. Il leur est impossible de regarder le passé puisque le passé, c'est encore le présent…».
Propos bien réalistes, mais qui viennent d'un autre temps. Aujourd'hui, le monde change. Le devoir de mémoire ne relève plus sans partage des photos jaunies de l'holocauste. Il est valeur moderne monnayable par quoi l'on justifie sa politique, l'on joue sa géostratégie et l'on garantit son droit au futur. Et c'est ainsi que la Palestine a aujourd'hui le droit de le brandir de la même main qu'elle revendique son Etat indépendant et libre.
Le blocus de Gaza, la tragédie de la région et le drame de ses apatrides certes s'éternisent, mais le monde tout autour se métamorphose. Le tsunami du printemps arabe fait déjà entrevoir de nouveaux rapports de forces… qui ne laisseront pas pour longtemps indifférents le reste des pays arabes. A peine leurs dictateurs déchus, les peuples arabes, tunisien, égyptien et libyen, libérés ont appelé à la libération de la Palestine. En écho, la montée des mouvements d'indignation, de justice et d'éthique au sein même d'Israël, d'Amérique et d'Europe ne demandent pas moins qu'un droit à la vie, qu'un Etat pour les Palestiniens.
Un Etat palestinien, c'est le peu que puisse demander le monde aujourd'hui. Un Etat avec des frontières reconnues et une continuité territoriale. Les normes éthiques ne pourront plus désormais s'arrêter aux frontières d'Israël, disent à l'unisson les révolutions arabes et les indignations occidentales.
Sous les feux des projecteurs, diplomatiquement soutenue de par le monde, la Palestine, qui n'y occupait jusque-là qu'un statut d'observateur, s'adressera ce 23 septembre aux Nations unies et demandera son droit de membre à part entière.
Et même si l'Amérique d'Obama jure d'y opposer son véto — au grand dam d'un Obama pris au mot par les pays arabes et les Palestiniens auxquels il promettait un règlement du conflit et souhaitait un Etat palestinien – l'action est engagée et le mouvement est déjà irréversible qui dit au moins ceci : que la justice, les droits et les normes éthiques ne s'arrêteront plus désormais aux frontières d'Israël !


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