* Opérations coûteuses mais intégralement prises en charge par la CNAM * On recense 40 000 épileptiques en Tunisie L'épilepsie est un trouble du système nerveux. Dans 85% des cas, elle commence dans l'enfance ou dans l'adolescence. Son traitement est d'autant plus efficace lorsque son diagnostic est précoce. De nouvelles techniques de traitement font leur apparition en Tunisie et c'est dans ce cadre que s'inscrivent les deuxièmes journées tunisiennes et les premières journées maghrébines de chirurgie de l'épilepsie organisées à Hammamet par l'Association tunisienne de lutte contre l'épilepsie. Ont assisté à cette rencontre scientifique, des neurologues et des neurochirurgiens tunisiens, marocains algériens et français. Cette manifestation a pour objectif d'échanger les résultats dans le domaine de l'épilepsie notamment dans les épilepsies pharmaco résistantes. « L'épilepsie est une maladie neurologique fréquente », nous a expliqué Dr Amel Bahri Mrabet, professeur de neurologie à l'hôpital Charles Nicolle. « On estime, dit-elle, à 40.000 personnes épileptiques en Tunisie. C'est une maladie chronique qui nécessite un diagnostic établi tôt dès le début de la maladie et un traitement adapté. Il n'existe pas une épilepsie mais plusieurs types d'épilepsie dont 80% des cas sont contrôlés par un traitement médical. Pour 20 à 25% des cas, le traitement médical n'arrive pas à faire disparaître les crises. En tant que neurologue on se pose cette question : qu'est ce qu'on peut proposer à ce malade. Ce patient qui fait encore des crises malgré le traitement médical peut il être opéré ? Cette opération consiste à soustraire une petite partie du cerveau qui est responsable de la crise épileptique. Et le malade s'améliore. Il y a également, un autre type de traitement non médicamenteux, c'est la pose d'une stimulation du nerf vague »
La chirurgie de l'épilepsie en Tunisie « Dans les formes d'épilepsie qui ne répondent pas au traitement médical nous affirme Dr Néjib Hattab professeur de neurochirurgie et chef de service de neurochirurgie au CHU Fattouma Bourguiba à Monastir on peut faire appel à des techniques chirurgicales réalisées après avoir identifié une zone du cerveau qui est à l'origine de l'épilepsie. Cette zone est identifiée par une étude clinique mais également un enregistrement électrique prolongé. Le chirurgien va opérer pour « enlever » cette zone du cerveau. C'est une chirurgie qui se réalise sous microscope avec l'aide de bistouris à ultrason. Nous en sommes à notre 15ème cas. Le résultat, c'est la disparition complète des crises des malades opérés. D'autres interventions font appel à une stimulation du cerveau. C'est la pose du nerf vague qui peut donner de très bons résultats en diminuant la fréquence des crises. »
Prise en charge intégrale « La prise en charge de cette maladie est trop onéreuse en Tunisie a estimé Dr Monji Khallal neurologue. Ce sont des patients qui demandent des explorations assez lourdes, dit-il. La chirurgie est un acte qui coûte trop cher. Heureusement qu'en Tunisie, les autorités aident beaucoup à la prise en charge de cette pathologie. La CNAM prend en charge d'une façon intégrale cette maladie. Nous avons pu mettre en place une unité de chirurgie au CHU de Monastir grâce à une bonne collaboration de l'hôpital Charles Nicolle de Rouen depuis quatre ans. Nous avons opéré 15 malades. Cette mise en place de ce service de neuro-chirugie a été possible grâce aux efforts de l'Association tunisienne de lutte contre l'épilepsie, au service de neurologie de Charles Nicolle et du CHU de Monastir. Depuis 1996, notre association ne cesse de s'activer en organisant des séminaires scientifiques, en formant les médecins tout en contribuant à une bonne prise en charge des malades sans oublier un bon soutien des parents des patients »