Les citoyens et plus particulièrement ceux qui sont concernés par la consommation des carburants et des produits pétroliers, comme l'essence, suivent avec inquiétude l'ascension vertigineuse amorcée, ces derniers jours, par les prix du pétrole brut sur le marché mondial, craignant un ajustement à la hausse des prix intérieurs des produits pétroliers, qui " effacerait " l'ajustement à la baisse, effectué en janvier dernier 2009, suite à la chute des cours du pétrole brut, et alourdirait encore davantage la facture déjà chargée. Le prix du pétrole brut sur le marché mondial a grimpé, ces derniers jours, à 80 dollars le baril. Or, selon la procédure adoptée en la matière par l'administration tunisienne, toute baisse ou toute hausse du cours du pétrole sur le marché mondial d'une moyenne de 10 dollars par baril, en comparaison avec le prix de référence fixé à 52 dollars pour un taux de change du dinar de 1400 millimes pour un dollar, durant trois mois successifs, entraîne une hausse ou une baisse des prix intérieurs des produits pétroliers, conformément aux taux d'ajustement usuels. Le type de pétrole pris pour indicateur est le pétrole Brent.
Taux d'ajustement L'ajustement se fait sur la base des montants suivants : 50 millimes pour le litre d'essence, de mazout et de pétrole lampant, 20 millimes pour le kilogramme de fuel et 200 millimes pour la bouteille de gaz liquide de 13 kilogrammes. Il est entendu par prix d'équilibre de référence (52 dollars, actuellement), le prix qui permet l'équilibre financier de l'ensemble de la filière des produits pétroliers sans recours à une quelconque subvention directe de l'Etat. Le délai de trois mois d'observation donné avant de procéder à l'ajustement à la baisse ou à la hausse est dicté par la nécessité de s'assurer de la stabilité des prix mondiaux du pétrole brut. On se rappelle que l'ajustement à la baisse de janvier dernier n'a pas porté sur la facture d'électricité. La raison en est que les centrales électriques de la STEG utilisent quasi - exclusivement le gaz naturel pour produire leur électricité, tandis que les prix à l'importation du gaz naturel sont déterminés sur la base du cours moyen du pétrole sur le marché mondial durant les 9 mois qui précèdent l'opération d'achat. Ces prix étaient restés élevés, de sorte que le prix intérieur du gaz naturel est demeuré compensé à hauteur de 50%. Il s'en est ensuit que le prix de l'électricité est resté compensé, au cours de cette année, de près de 20% le kilowatt - heure. Ainsi, quelle que soit la tendance des prix du pétrole et des produits pétroliers sur le marché mondial et intérieur, la meilleure recette reste la maîtrise de la consommation d'énergie, aussi bien pour les citoyens et les entreprises économiques que pour les administrations et les Etats. Le programme quadriennal de maîtrise de l'énergie en Tunisie qui couvre la période 2008//2011 comporte, en détail, diverses actions et mesures que tout un chacun peut entreprendre dans ce domaine, en allant de l'utilisation des lampes de basse consommation et de la conduite économique des voitures, pour les simples citoyens, à des opérations appropriées de plus grande envergure pour les entreprises économiques et les gros consommateurs en général. Avec 1270 millimes pour le prix actuel du litre d'essence, après l'ajustement à la baisse de janvier 2009 de l'ancien prix (l320 millimes), les propriétaires de voitures, en Tunisie, notamment, continuent de se plaindre, sans cesse, de la facture élevée qu'ils doivent payer quotidiennement pour pouvoir se déplacer, sans compter les travaux d'entretien et de réparation périodiques qu'ils sont obligés d'effectuer, à des coûts gonflés, et sans garantie de résultats.