Le Temps-Agences - Des hommes armés à moto ont ouvert le feu contre un véhicule militaire à Islamabad tôt hier, tuant un général et un soldat, a-t-on appris de sources policière et médicale. Il s'agit de la seconde attaque en deux jours dans la capitale pakistanaise, après un double attentat suicide qui a tué cinq personnes dans l'université islamique de la ville mardi. La fusillade s'est déroulée dans un quartier résidentiel d'Islamabad et les assaillants ont pris la fuite à moto, a indiqué la police. "Deux hommes à moto ont ouvert le feu sur la jeep. Un général de brigade est mort des suites de ses blessures et son chauffeur a également été tué", a déclaré sur place à la presse un responsable de la police, Syed Kalim. "L'attaque visait délibérément le général, à première vue", a-t-il ajouté. Le général de brigade Moinuddin Ahmed servait dans la force des Nations unies déployée au Soudan, a indiqué une source militaire. La jeep des militaires était criblée de balles, des pneus au pare-brise, selon les images des télévisions, tandis que les forces de sécurité bouclaient la zone, dans l'ouest de la capitale. Le directeur adjoint de l'hôpital PIMS, le principal établissement de la capitale, le docteur Minhajus Siraj, a précisé que le général avait été atteint au visage et à la poitrine, le chauffeur à la poitrine et qu'une troisième victime, un soldat, se trouvait dans un état stable après avoir été opéré. L'attaque n'a pas encore été revendiquée mais elle survient moins de deux semaines après l'assaut par un commando de talibans du quartier général des forces armées à Rawalpindi et cinq jours après le début d'une offensive militaire dans le Waziristan du Sud, visant à chasser les insurgés islamistes de leurs bastions. "Quand vous frappez leurs centres nerveux, ils ripostent. C'est très significatif qu'ils aient choisi une cible au coeur de la capitale. Ils l'ont fait il y a deux jours et à nouveau aujourd'hui", a souligné Saad Muhammad Khan, un spécialiste des questions de sécurité. Le Pakistan est le théâtre, depuis plus de deux ans, d'une vague sans précédent d'attentats qui a tué près de 2.300 personnes, perpétrés pour l'essentiel par des kamikazes du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), qui a fait allégeance à Al-Qaïda. Plusieurs millions d'élèves et d'étudiants sont consignés chez eux cette semaine, tous les établissements scolaires du pays ayant été fermés, par crainte de nouveaux attentats. Les combats se poursuivaient hier dans le Waziristan du Sud, au coeur des zones tribales près de la frontière afghane, dans le nord-ouest du pays. Environ 25.000 militaires sont engagés au sol dans cette opération, selon des officiers. Ils font face, selon divers experts, à environ 10.000 talibans pakistanais, épaulés par un nombre indéterminé de combattants étrangers.