Après les incendies qui ont ravagé la forêt de la colline de Gammarth les samedi 20 et dimanche 21 Juin, il ne s'est plus rien passé, tout le monde est parti, tout a été laissé en l'état : les arbres déracinés, couchés sur le sol, les « passages », ouverts au bulldozer, devant servir de pare-feu, laissés à l'abandon et les ordures, ramassées durant quelques jours, de nouveau abandonnées sur place. Certes, le feu, poussé par un vent violent, s'est déplacé rapidement et n'a brûlé que superficiellement, une bonne partie de la végétation. Il faut donc attendre qu'elle se régénère naturellement. Mais, ces incendies plus « accidentels » que naturels, à notre avis, ont été certainement perçus comme un signal et ont dû entraîner une prise de conscience de la valeur et du rôle de cette forêt, de nos jours et à plus long terme.
LA PROTECTION DE LA NATURE Dans le cadre de la Protection de l'Environnement, la réhabilitation de cette forêt s'impose même si elle est artificielle et relativement récente. La richesse de sa faune et de sa flore - l'inventaire n'en a jamais été fait, à notre avis ! - l'exige. Au moins 10 espèces d'arbres, autant d'arbustes, des dizaines de « plantes » parmi lesquelles nous avons recensé une douzaine d'espèces d'orchidées sauvages dont certaines n'ont pas encore été étudiées - ni même nommées - poussent sur cette colline. La faune : du chacal doré, au faucon crécerellette, très rare et protégé, à la bécasse des bois migratrice, aux oiseaux chanteurs menacés : Verdier, Chardonneret, Pinson, Linotte - piégés par des braconniers en toute impunité ! - surprend les promeneurs par sa diversité. On est même étonné de constater qu'on vient même y voler de vieux oliviers.
LES VESTIGES HISTORIQUES Ils ne semblent plus intéresser que les fouilleurs clandestins. Les Autorités en connaissent l'existence puisque des engins sont venus à différentes reprises reboucher les excavations. Ils ont aussi été envoyés pour faire disparaître les traces de ces vestiges que l'érosion avait mis à jour et que des citoyens - nous en connaissons ! - avaient signalés. L'existence de ces vestiges historiques est parfaitement connue puisque des fouilles officielles ont été menées, il y a plus de 50 ans, sur la colline de Gammarth. La reconnaissance de leur existence protègerait la colline de la convoitise des promoteurs immobiliers.
PERSPECTIVES Indépendamment de la nécessité, incontestable, de préserver les espaces verts au sein des zones urbanisées et de la plus-value que leur existence apporte aux propriétés foncières qui les entourent, la valeur « environnementale » de la forêt de la colline de Gammarth ne peut pas laisser indifférentes les Autorités municipales. La presse nationale s'est fait l'écho, à plusieurs reprises, de leurs efforts dans le domaine de l'Environnement, entre autres. L'Association de développement Culturel et Touristique de ... La Marsa, justement, ne peut pas ne pas promouvoir, aider au moins, toute action visant à la réhabilitation de ce patrimoine naturel et historique. Un groupe de scouts tunisiens s'est offert, avant les incendies, de participer au ramassage des ordures. Nul doute qu'il y est « toujours prêt » ! Tous les grands « espaces verts », enclavés dans une zone urbaine, sont dotés de « circuit sportif » ou de « parcours de santé ». Pourquoi pas la forêt de Gammarth ? Après l'avoir déclaré « d'intérêt public », elle satisfera difficilement des « intérêts privés ». Nous pensons donc - nous en sommes persuadés ! - que tout va être mis en œuvre afin que la « Fête de l'Arbre », cette année, soit l'occasion pour les Autorités et les Associations concernées de prouver, par leurs réalisations dans la forêt de Gammarth, que le protection de la Nature, de la biodiversité, du Patrimoine et de l'Environnement ne sont pas que des mots.