Un jeune homme natif des années 1986 dans la localité de kharrouba dans le gouvernorat de Bizerte. Issu d'un milieu très pauvre. Ses parents arrivaient à peine à préparer de quoi vaincre la faim. Il errait toute la journée, sans aucune possibilité de trouver un emploi, car il n'y en avait pas. Aller ailleurs est une possibilité qu'il a envisagée, mais avec quel bagage, aucun niveau d'instruction. Un jour sans rien dire à personne, il s'est armé de quelques sous qu'il a épargné depuis quelques mois, et a pris le chemin de la capitale. C'était pour lui la seule éventualité pour mettre fin à son état misérable. Faut-il signaler qu'avant de quitter ses parents , il a eu à affronter à maintes reprises des dépressions nerveuses qui ont nécessité son transfert à l'hôpital psychiatrique " ERRAZI " de la Manouba. Le Médecin qui l'avait traité à l'époque lui a prescrit des médicaments qu'il devait prendre jusqu'à l'année 2010 date de sa prochaine consultation. Arrivé à Tunis, le jeune homme a commencé par chercher du travail, il a visité plusieurs chantiers, sociétés, maisons particulières pour assurer le gardiennage, toutes ses tentatives ont été vouées à l'échec. A chaque fin de journée, et après avoir fait l'aumône, il s'isole à l'entrée d'un immeuble , mange son petit bout de pain, s'étend à même le sol et dort toute la nuit. Un jour, alors qu'il se trouvait à la place de la Kasbah , il a remarqué l'existence d'un parking au sous-sol. Il a tenté sa chance en s'y installant . Il aidait les automobilistes à garer leur voiture et leur proposait de laver leur véhicule pendant leur absence. C'est ainsi qu'il a commencé à se faire un petit gain qui lui permettait au moins de manger à sa faim. Il était tout content de sa nouvelle situation. Il n'était plus dans le besoin de continuer son traitement médical. Il a commencé à retrouver le sourire. Mais voilà que la mauvaise chance, le mauvais sort continue à le suivre. Un soir , alors qu'il dormait tranquillement dans un coin qu'il a aménagé au sous sol, il a reçu la visite d'un individu faisant le même travail que lui au sous sol mais dans un autre rayon . Il s'est présenté et lui a fait part de son désir de devenir son ami . Il lui a fait savoir qu'il a remarqué sa présence et le travail qu'il faisait et que s'il voulait continuer à exercer sans aucune gêne, il n'a qu' à se plier à ses exigences à lui . Il lui a fait part des ses mauvaises intentions à savoir l'attentat à sa pudeur. Joignant le geste à la parole et ne lui laissant même pas la possibilité de répondre et encore moins de se défendre, il s'est jeté sur le pauvre jeune homme et a abusé de lui d'une manière assez sauvage. Comment faire face à cette situation, comment agir ? Il n'y a que la police. Il est allé déposer plainte . Le soir même il reçut encore une fois la visite de son agresseur, une visite punitive car, alors non seulement il a accompli de nouveau son acte bestial, mais aussi a tabassé le jeune homme en le menaçant du pire s'il irait voir de nouveau la police. Le lendemain, le jeune homme a quitté le sous-sol, ne sachant où aller ni quoi faire. Il n'a plus envie de travailler. Le lieu le dégoûte. Il se dirigea vers un café à Bab jedid, où il a commandé un café et s'est englouti dans ses pensées. Qu'allait-il faire ?? Comment allait-il passer le reste de sa vie ?? déshonoré à jamais par un individu sans foi ni loi, n'ayant aucune pitié. Sans prononcer un mot, il s'est dirigé vers le parking où se trouvait son agresseur. Il l'a trouvé entrain de consommer de l'alcool. Sans aucune hésitation il lui asséna un coup avec une barre métallique sur la tête, puis un deuxième coup jusqu'à ce qu'il perdit connaissance. Cela n'était pas suffisant, il saute sur une bouteille d'alcool à brûler qu'il trouve à proximité , verse le contenu sur le corps de sa victime et y met le feu. Assuré que son agresseur est passé de vie à trépas, il s'est cantonné dans un coin attendant l'arrivée des secours et surtout des auxiliaires de la justice qui ont été informés par les présents sur les lieux. Emmené au poste, il a avoué son forfait. Traduit devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance, il a réitéré ses déclarations faites lors de l'instruction. Il a raconté son histoire aux juges en affirmant qu'il a pris la décision de tuer son agresseur d'une part pour effacer l'affront qu'il a subi et puis aussi à cause de la suspension de la prise de ses médicaments. Son avocat, par une brillante plaidoirie a essayé de retracer le parcours du jeune homme depuis qu'il a quitté sa localité. Ensuite, il s'est demandé si le fait que l'inculpé soit consulté par un seul Médecin en psychiatrie était suffisant pour délimiter ses responsabilités lors de la mise en exécution de sa décision de tuer son agresseur. A mon avis disait-il il aurait été plus juste de l'examiner par une commission d'experts en psychiatrie pour pouvoir déterminer avec exactitude l'état mental de l'inculpé. En tout état de cause a conclu l'avocat , le tueur dans cette affaire est lui aussi une victime . Pour toutes les raisons évoquées, il a prié la cour d'être clémente si jamais elle considère que la responsabilité de son client est entière.